L’intervention du Président de la République française Emmanuel Macron le 26 février dernier devant les membres de l’OTAN a suscité beaucoup de commentaires, par la peur engendrée d’une réaction de la Russie qui a toujours profité de la faiblesse mièvre de plusieurs pays membres, incluant les Etats-Unis à une certaine époque comme c’était le cas lors de l’invasion russe en Biélorussie, où on a carrément laissé faire.

Emmanuel Macron – Courtoisie Facebook

Dans les faits, depuis le début de l’invasion illégale de la Russie en Ukraine, le monde libre aurait dû intervenir beaucoup plus directement au lieu de tergiverser et de laisser aller. Emmanuel Macron a donc tout à fait raison de prôner une intervention plus directe de l’OTAN, notamment par la fourniture d’armes au gouvernement ukrainien, mais aussi par l’envoi de troupes qui seront sur place pour une aide militaire, balistique et logistique plus poussée.

 

En corollaire, l’ancien chef de mission miliaire de l’Onu, le Général Dominique Trinquard indique que la Russie profite ponctuellement des divisions au sein de l’organisme, utilisant ces dissonances politico-diplomatiques pour continuer impunément son avancée en territoire ukrainien, précisant que celle-ci a beau jeu de réutiliser exactement la même stratégie frondeuse, jumelant intimidation et démagogie.  Le Général indique qu’il est donc plus important que jamais, comme le fait présentement Emmanuel Macron, de prévoir toutes les options et faire preuve de fermeté.

 

En outre, il précise qu’il est primordial d’intervenir directement sur le terrain, donnant l’exemple d’effectuer sur le terrain l’entretien des chars d’assaut, au lieu de les retourner en France pour un nettoyage. Il convient de rappeler que, selon l’article 51 de l’ONU, les pays peuvent individuellement intervenir en cas d’agression militaire. Et en l’occurrence actuelle, ce ne serait pas seulement légitime, ce serait aussi souhaitable quand on constate que malgré toutes ses velléités guerrières, et surtout malgré tous les moyens à sa disposition, un pays militarisé comme la Russie ne parvient pas malgré tout à venir à bout d’un petit (en termes de population et de capacités militaires) pays comme l’Ukraine.

 

Alors une intervention plus « musclée » des membres de l’OTAN ne pourrait que convaincre la Russie de cesser enfin les hostilités, n’en déplaise à madame Marine Le Pen, défenderesse démagogue de la Russie et qui semble se calquer sur Donald Trump, dont l’admiration envers les dictateurs est notoire.

Ceci… à moins bien sûr qu’elle ne décide tragiquement de recourir à l’arme nucléaire, ce qui serait un non-sens car encore là, non seulement Poutine n’a-t-il pas le gros bout du bâton, mais il se mettrait par surcroît à dos les quelques rares alliés qu’il possède, à commencer par la puissante Chine.

Nonobstant, c’est justement en filigrane sur cette peur du nucléaire et d’un holocauste catastrophique que Poutine oriente sa psychologie politique. Une intimidation larvée à laquelle malheureusement cèdent lâchement beaucoup de membres de l’ONU, ne comprenant apparemment pas qu’il ne s’agit que du bluff désespéré d’un intimidateur en fin de parcours.

Emmanuel Macron – Courtoisie facebook

Du même souffle, le Général Trinquard indique aussi qu’il faut absolument prévenir l’élection de Donald Trump pour un 2è mandat à la présidence des États-Unis, lui qui a professé à maintes reprises l’admiration qu’il voue au dictateur russe, et qui par ailleurs prône d’abandonner purement et simplement les pays membres de l’ONU ayant de la difficulté à rembourser leurs dettes internationales.

Bref, il est plus que temps pour l’ONU cesse son àplatventrisme et qu’il montre un peu plus les crocs pour asseoir son autorité et sa puissance, ce qui inclut aussi d’envisager plus assidûment ses capacités militaires. C’est une analyse qu’Emmanuel Macron, chef de file européen, semble lui aussi avoir compris, et qu’il a raison d’indiquer.

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Vincent Di Candido

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