Michèle Bouchard
Collaboration spéciale
Elodie Bouchard
Collaboration spéciale
Échos Montréal est un journal de quartier qui continue de battre au rythme de sa communauté. Véritable institution du Vieux-Montréal, il m’a inspirée à me pencher sur la réalité unique de ce secteur et sur son marché immobilier si particulier.
Le Vieux-Montréal est un marché à part entière. Très prisé des étrangers — notamment des Européens et des Américains — il séduit par son charme d’antan, ses immeubles de pierre et ses rues pavées qui rappellent l’Europe. Bien qu’il ait été affecté par le moratoire, il demeure un quartier emblématique et convoité.

© Tourisme Montréal, Stéphan Poulin
Vivre dans le Vieux-Montréal, c’est être au cœur de l’action, tout en ayant accès à des coins paisibles. La rue Saint-Gabriel ou la rue des Récollets, par exemple, offrent une atmosphère plus résidentielle et tranquille. À l’inverse, habiter sur la rue Saint-Paul, surtout côté rue, signifie accepter l’animation des soirées de week-end et les échos des festivités. Les résidents de la rue de la Commune bénéficient d’une vue spectaculaire sur le fleuve, mais doivent composer avec le bruit ambiant et les effluves des nombreux restaurants avoisinants.
Se promener dans le Vieux-Montréal la nuit reste une expérience magique, même pour ceux qui y travaillent depuis des décennies. Les façades illuminées, les quais animés d’enfants et de promeneurs… tout y évoque un équilibre rare entre la vie résidentielle et le tourisme.
Le quartier se distingue également par son architecture. Poutres apparentes, hauts plafonds, planchers de bois, grandes fenêtres anciennes, murs de pierre ou de brique: chaque immeuble raconte une part d’histoire. Certains bâtiments plus récents, comme le 81 de Brésoles ou le 711 Commune, s’intègrent harmonieusement à ce décor patrimonial tout en offrant le confort moderne.
Trouver une véritable chambre y est d’ailleurs un luxe: selon les règlements, une pièce doit avoir une fenêtre donnant sur l’extérieur pour être considérée comme telle (à noter que le règlement officiel est plus complexe, il est simplifié pour cet article). Comme plusieurs logements sont conçus en longueur, avec de grandes fenêtres d’un seul côté, les architectes ont souvent privilégié des lofts à aires ouvertes ou des chambres semi-cloisonnées.
Le stationnement, quant à lui, représente un défi constant. Entre les restrictions, les ruelles étroites, les zones piétonnes et les contraintes de construction, une simple place souterraine peut atteindre la somme impressionnante de 100 000$.
Avec les nouvelles réglementations municipales, entretenir un immeuble dans le Vieux-Montréal représente également un investissement considérable. La Ville impose des normes strictes quant aux matériaux et à la conservation des façades, ce qui engendre des coûts élevés. Cependant, ces immeubles centenaires, solides et chargés d’histoire, offrent une tranquillité d’esprit: ils ne risquent pas de disparaître du paysage de sitôt.
Sur le plan immobilier, les ventes du Vieux-Montréal demeurent un petit marché. En 2022, on y a compté 197 ventes; 127 en 2023; 162 en 2024; et déjà 118 de janvier à septembre 2025. La majorité concerne des copropriétés, puisque les unifamiliales y sont extrêmement rares. Ces données, tirées de Centris, incluent également les ventes commerciales et excluent les ventes directes.
Le Vieux-Montréal reste un quartier unique : son patrimoine, son atmosphère, son architecture et sa vitalité en font un lieu à la fois prisé et profondément attachant. Un coin de ville tout simplement magique où nous aimons toujours travailler.
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