Plus on avance dans le dossier du Mouvement Desjardins qui n’a plus rien d’une coopérative ou d’une gestion francophone (voir texte de Philippe Orfali du 15 juillet au Journal de Montréal) avec la présence des Caisses Desjardins en Ontario où les affiches sont en anglais et ce, malgré les 130 000 membres francophones de cette province. Il semble que cette institution fasse de l’aplaventrisme pour s’introduire dans le milieu financier anglophone.

Le vol récent de 3 millions de données révèle de sérieux manques de contrôle ainsi qu’un niveau de sécurité défaillant. Il s’agit non seulement d’un viol de la vie privée des épargnants, mais encore plus grave, du dévoilement de leurs informations confidentielles, incluant leur numéro d’assurance social ainsi que leurs habitudes transactionnelles. Ces données se retrouvent maintenant dans les mains de malfaiteurs d’ici et de l’étranger. D’ailleurs, les dirigeants de cette corporation, qui se font avares d’entrevues, ont été invités à s’expliquer devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes.

Encore plus étranges sont les réponses de Desjardins à cette crise, diffusant de pleines pages dans les journaux afin notamment d’inciter les membres à s’inscrire à un plan de 5 ans chez Equifax, censé les protéger. Or, s’il est difficile d’être servi adéquatement par cette société, et surtout en français, le comble est de faire appel à un organisme qui à lui aussi été récemment victime, en juillet 2017, de la plus grosse cyberattaque de son histoire, en se faisant voler les noms, adresses, numéros d’assurance sociale et même les mots de passe de 143 millions de personnes. Comme ressource de protection, on repassera.

Enfin, il convient de noter qu’ailleurs dans un monde civilisé, des infractions semblables impliquent des pénalités par millions alors qu’au Canada, l’amende ne dépasse pas 100 000$. Et ce, malgré un dommage irréparable causé aux membres qui se croient protégés alors qu’ils sont à la merci de bandits professionnels de l’informatique ainsi que du laxisme d’institutions bancaires n’ayant en tête que la maximisation de leurs profits au détriment de leurs clients. Alphonse Desjardins doit se retourner dans sa tombe.

 

Crédit photo bannière : Thomas Verville, Wikimedia

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Échos Montréal

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