Michèle Bouchard
Collaboration spéciale

Elodie Bouchard
Collaboration spéciale

 

Le temps file et nous nous retrouvons déjà en plein milieu de l’année 2023. Les déménagements se terminent à peine, la crise du logement fait toujours et encore la Une, les taux d’intérêt font mal et la pluie nous surprend à tout bout de champ (quoique nous souhaitions de la pluie aux gens du Nord du Québec).

 

L’année est difficile pour tous les partis de l’immobilier

Si vous êtes un acheteur, votre pouvoir d’achat prend un coup chaque fois que les taux d’intérêt augmentent. Dépendant de votre situation financière, deux millénariaux avec un revenu brut de 140 000 $, pourraient voir une diminution de 70 000$ de leur pouvoir d’achat si leur taux passe de 3% à 7% (ceci dépend de vos dettes, revenus et autres). Combiné à l’inflation et à la situation économique préoccupante, ceci rend les acheteurs craintifs. D’ailleurs, l’APCIQ a annoncé qu’en juin 2023, il y a eu 10 % moins de vente qu’en juin 2022. De plus, les acheteurs ont plus de choix, puisque juste en juin il y a eu 32% plus de nouvelles inscriptions.

Si vous êtes un vendeur, vous n’êtes probablement pas prêt à baisser votre prix de vente, mais ce sera inévitable. Tout comme pour la bourse, une correction s’imposait pour le marché immobilier du Canada. Malheureusement ce sera au tour des vendeurs d’avaler la pilule, mais ces derniers ont le gros bout du bâton depuis un bon bout de temps. Il est temps de rééquilibrer les choses. La patience est aussi de mise puisque la durée d’une inscription sur le marché se rallonge graduellement au fur et à mesure que l’année avance.

Les clients n’y pensent peut-être pas, mais l’année est difficile pour les courtiers aussi. Il y a une raison pourquoi cette année un nombre record de courtiers ont abandonné la profession, soit deux fois plus que les années précédentes. Entre les coûts qui augmentent chaque année pour les permis, les cours et les dépenses (publicité, photos, etc.), il peut être difficile pour un courtier de continuer sa pratique quand les ventes se font plus rares. Il est vrai que l’immobilier est un travail lucratif, mais c’est principalement le cas dans les bons temps. Plusieurs courtiers discutent avec nous et trouvent ça de plus en plus difficile, peu importe leur marché cible ou leur gamme de prix. Il faut avoir les reins solides pour passer au travers des temps comme ces jours-ci. Les locataires, eux, se retrouvent toujours et encore dans l’eau chaude. Autant les acheteurs et les vendeurs jouent à un jeu d’équilibre ou le pendule passe d’un côté à l’autre, les locataires sont toujours perdants. Le nombre de cas au tribunal administratif du logement continue de se multiplier surtout pour les évictions non fondées. Les prix ont augmenté d’environ 30% (tous types confondus) depuis l’été dernier selon les dernières nouvelles et les salaires n’ont clairement pas suivi. 

J’aimerais vous dire que les choses iront mieux, mais je ne vends pas de salade. Comme dans maintes situations, les choses seront pires avant d’aller mieux. Le soleil sortira après la pluie, mais pour l’instant l’orage continue et il faut mettre son imperméable.

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Michèle Bouchard

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