Le Ministre de la Santé, Christian Dubé, a déposé le mercredi 29 mars dernier ce qui deviendra la plus grande réforme des dernières décennies pour le réseau de la Santé en créant Santé-Québec.

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Ainsi, les quelque 136 accréditations syndicales actuelles seront réduites à seulement 4, tandis que chaque installation de soins (hôpitaux, CLSC) aura désormais son propre patron, qui sera ensuite chapeauté par Santé-Québec, plutôt que la présente gestion à la petite cuillère où tout passait par la lourde structure d’un CISSS ou CIUSSS local décentralisé et qui par surcroit était souvent éloigné de la première ligne, du terrain. Également, les médecins-spécialistes pourront maintenant être amenés à faire plus d’heures de travail additionnelles et auront l’obligation d’accomplir une variété d’actes médicaux jugés nécessaires sur leur territoire, même si c’est à l’extérieur de leur établissement habituel (comme par exemple dans une clinique privée). 

Québec créera en outre sa propre agence de placement du personnel, mettant graduellement fin aux agences de recrutement privées, que l’on estimait trop coûteuses, tout en offrant un salaire plus élevé et divers autres incitatifs pour attirer les médecins en régions et prêter main-forte à ces clientèles en difficulté. On s’affairera aussi à rendre la médecine familiale plus attractive pour les étudiants en médecine. Par ailleurs, la barrière (essentiellement syndicale) actuelle pour la mutation du personnel à un autre territoire sera abolie, de sorte par exemple que les infirmières pourront se déplacer dans une autre région de soins du Québec tout en conservant leur ancienneté, ce qui n’était pas le cas présentement. 

Comme on le mentionnait, la réforme contribuera également à réduire la mainmise syndicale sur le fonctionnement effectif du réseau, alors la diminution des accréditations (de 136 à 4) seront remplacées par la nomination de quelque 1600 gestionnaires, qui seront sous la direction d’une trentaine de PDG de régions, eux-mêmes redevables directement au Président de Santé-Québec. Et celui-ci répondra ultimement au Ministre de la Santé, Christian Dubé lui-même. Enfin, un Commissaire aux plaintes, dont la supervision sera nationale, viendra encadrer les structures déjà existantes, de manière à uniformiser harmonieusement le traitement des plaintes dans tout le réseau et de façon à ce que les voix citoyennes ne soient plus perdues au sein de la jungle actuelle. 

Bien sûr les syndicats grincent des dents avec toutes ces annonces. Or, ces changements sont non seulement plus que nécessaires et bienvenus, mais ils auraient dû être faits depuis longtemps. Bravo à la CAQ et au Ministre Dubé d’avoir le courage de le faire, alors que les administrations provinciales qui les ont précédés se sont contentées de pelleter de l’avant les problèmes, devant la résistance des médecins-spécialistes et l’influence intimidante de syndicats qui se sont trop longtemps crus les tuteurs légaux du réseau de santé, tentant de revendiquer à leur compte la moindre parcelle de bonne nouvelle dans le domaine, tout en laissant méthodiquement le gouvernement porter l’odieux et le blâme de chaque déficience du système. 

Sauf que cette fois, fort de son mandat clair et très majoritaire, le Gouvernement Legault et le Ministre Dubé ont les coudées franches pour aller de l’avant. Et n’en déplaise aux critiqueurs perpétuels, aux pleurnichards ponctuels et aux roitelets inquiets pour leurs pouvoirs administratifs, ils devront s’adapter et coopérer de concert, afin que l’on donne enfin aux Québécois la médecine moderne et le système efficace qu’ils méritent. Faute de quoi, ce sera à eux cette fois que la responsabilité d’échec ira.

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Vincent Di Candido

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