Michèle Bouchard
Collaboration spéciale

 

 

On raconte que Warren Buffett, le milliardaire américain, a fait fortune dans la bourse en se fiant à son propre jugement sans se laisser influencer par les médias. Chaque fois qu’il investissait dans des actions, il le faisait à long terme en se basant sur son étude de la compagnie qui l’intéressait. Si on en juge par les résultats, il a magnifiquement réussi.

Warren Buffett © AP-Images

Je pense que c’est l’attitude à adopter dans l’immobilier: long terme combiné à étude rationnelle et structurée de chaque cas particulier. Sauf, bien entendu, si vous êtes un spéculateur averti. Les médias inondent littéralement les Canadiens sur l’influence de la pandémie sur le marché immobilier. Depuis le début des années 2000, l’immobilier fait la manchette des journaux: «La demande des condos va exploser», «Allons-nous vivre un effondrement du marché immobilier?» «Les ventes de maison, à Montréal, ont reculé en juillet 2021 de 30%» «L’immobilier reprend son souffle» «La bulle canadienne immobilière se dégonfle» et plus encore.

C’est un bon sujet, mais ne vous laissez pas influencer par ce que vous lisez. Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais copions Warren Buffett et étudions les faits. 2021 marque la 24e année d’augmentation sans correction (une baisse de plus de 10 a 15%) des prix des maisons au Canada. Ce n’est pas simplement la plus longue expansion de l’histoire du Canada, mais c’est aussi l’une des plus longues au monde. Les banquiers centraux dans le monde se sentent inconfortables devant cette «bulle» qui pourrait éclater et endommager la stabilité financière. En juin, la super banque des banques centrales a reconnu que depuis le début de la pandémie, les prix des maisons avaient augmenté plus que les fondamentaux comme les couts d’emprunts et les loyers. En mai, le gouverneur de la banque du Canada, Tim Macklem, a rappelé que les principaux risques économiques étaient reliés au marché immobilier et le haut niveau d’endettement des ménages.

Selon l’APCIQ, le nombre de transactions pour les unifamiliales sur l’Île de Montréal a baissé de 20% en juillet et Charles Brant, directeur du service de l’analyse du marché à l’APCIQ explique: «On observe effectivement un ralentissement de la hausse des prix et un plafonnement de leur évolution depuis le printemps, toutes catégories confondues». Le marché immobilier jusqu’à maintenant a surtout été marqué par ce qu’on appelle, en jargon boursier, le FOMO (fear of missing out ou la peur de rater quelque chose). Maintenant que le marché est en train de se calmer, prenez conscience que le FOMO est basé uniquement sur des émotions et devrait diminuer.

Beaucoup de vendeurs refusent des offres en pensant qu’ils auront plus avec d’autres offres d’achat. Mais le marché ralentit et nous sommes en période d’ajustement. Réfléchissez bien, car vous pourriez regretter d’avoir refusé une offre d’achat que vous ne retrouverez jamais. La majorité des vendeurs écoutent leurs amis et les nouvelles et lisent la presse pour jauger le marché immobilier. Si vous avez un bon courtier, écoutez ses conseils, car il connait le marché immobilier et son opinion est basée sur des faits concrets et des critères quantifiables.

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Michèle Bouchard

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