Michèle Bouchard
Collaboration spéciale

Elodie Bouchard
Collaboration spéciale

 

Après deux ans de pandémie, le monde vit encore une période troublée. Après la crise du COVID, c’est la crise mondiale due à la guerre en Ukraine, à l’inflation généralisée (surtout pour les carburants et les céréales) et aux sanctions économiques contre la Russie.

La guerre en Ukraine fait rage et va probablement continuer pendant plusieurs mois. La Chine a annoncé que sa production industrielle avait baissé de 2,9% en avril 2022 comparé à avril 2021, alors qu’on s’attendait à une augmentation, et que les ventes au détail avaient chuté de 11%. Il semblerait que la 2e économie mondiale soit en train de rétrécir. 

Au Canada, depuis le 14 mai, le port du masque dans plusieurs lieux publics fermés ou partiellement couverts n’est plus obligatoire. Dans les transports collectifs, l’obligation est présentement en train d’être levée et est désormais maintenue seulement dans les établissements de santé, même si le port du masque demeure en général recommandé pour les personnes vulnérables et les personnes âgées. Bref, cette situation mondiale complexe et contradictoire aura des répercussions sur le marché immobilier canadien très difficiles à cerner et à analyser. 

Les prix des maisons au Canada ont plus que doublé depuis 2005, augmentant au moins deux fois plus vite que tout autre pays du G7. Le Canada surpasse constamment les autres pays du G7. Depuis 2005, les prix des maisons au Canada ont augmenté de 219% comparativement aux augmentations plus faibles dans les autres pays du G7 avec 67% aux É.-U., 93% en Allemagne et 76% en Angleterre.

De leur côté, les bourses mondiales connaissent actuellement des jours difficiles avec de fortes tendances à la baisse, principalement dues à la hausse des taux d’intérêt. Ce n’est pas encore le cas pour le marché immobilier, mais il faut tenir compte de deux facteurs. D’abord, nous ne sommes qu’au début de la hausse des taux d’intérêt et ensuite le marché immobilier réagit toujours plus lentement que la bourse, qui est plus liquide. Plusieurs acteurs financiers canadiens estiment que des taux hypothécaires plus élevés devraient probablement ralentir fortement la demande immobilière au cours des prochains mois. En 2023, les prix de l’immobilier devraient baisser pour retrouver des niveaux historiquement beaucoup plus bas. Selon les données publiées par l’Association canadienne de l’immeuble, les prix des maisons ont diminué de 0,6% en avril 2022 par rapport au mois précédent, la première baisse depuis avril 2020. Le nombre de ventes a chuté de 12,6%.

Selon l’association professionnelle des courtiers du Québec, le nombre de ventes redescend à des niveaux comparables à 2017. Le ralentissement des ventes dans la région montréalaise a continué en avril, avec une diminution de 17% par rapport à avril 2021, soit un niveau d’activité à peine supérieur à 2017.

Les prix médians des unifamiliales ont grimpé de 16% comparés à avril 2021, s’établissant à 580 000$. Ce prix avait atteint 566 000$ en mars 2022.

Conclusion : la boule de cristal est illisible pour l’instant, mais si vous pouvez attendre avant d’acheter, donnez du temps au marché pour voir la prochaine direction. Dans tous les cas, faites attention à ne pas trop vous fier aux commentaires des médias et sachez que sur le long terme l’immobilier résidentiel est toujours un très bon investissement.

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Michèle Bouchard

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