Michèle Bouchard
Collaboration spéciale

Elodie Bouchard
Collaboration spéciale

 

De façon générale, le marché immobilier s’active à la fin mars, début avril. Après tout, nous ne sommes que des mammifères, et les saisons très marquées au Québec influencent grandement nos comportements. Il y a vingt ans, ces cycles étaient encore plus prononcés, et bien que nous vendions aujourd’hui tout au long de l’année, certaines tendances demeurent.

En début d’année (janvier et février), l’immobilier est calme. Les gens hibernent, ils restent chez eux. Puis arrive le printemps, avec le beau temps et la fonte des neiges. Fatigués de l’hiver, les acheteurs sont fébriles et prêts à sortir en même temps pour visiter des propriétés. Ensuite vient l’été (juin à août), où l’on observe une grande dichotomie : le début est souvent actif, mais la fin ralentit au même rythme que la chaleur monte. Puis, l’automne ramène la fraîcheur, le retour à l’école, et avec lui, les acheteurs. L’année se termine enfin dans le calme des Fêtes, autour d’un bon repas.

Bien sûr, cela n’empêche pas de recevoir une offre d’achat le 23 décembre! Si vous demandiez à ma fille, quand elle avait cinq ans, elle vous dirait qu’elle en avait marre de voir maman travailler le jour de Noël.

Tout ça pour dire que cette année, l’immobilier a repris de l’énergie bien plus tôt qu’anticipé. Dès la mi-janvier et le début février, les inscriptions augmentaient et les acheteurs nous contactaient. D’ailleurs, les chiffres de janvier indiquaient une hausse des prix de 12% pour les unifamiliales et 6% pour les copropriétés dans le Grand Montréal.

Plusieurs théories expliquent cette reprise rapide. Certains avancent que c’est lié aux taux hypothécaires. Peut-on dire que le réchauffement climatique a devancé le printemps? Pas vraiment, puisque nous avons eu une tempête de neige record.

Une autre théorie qui circule – et que nous trouvons assez fondée – concerne la situation politique aux États-Unis. L’incertitude et l’instabilité de nos voisins du Sud poussent peut-être les gens à investir dans la brique et le mortier. Avec un marché boursier imprévisible, comment les tarifs impacteront-ils notre économie? Le mandat présidentiel commence à peine, et déjà, les incertitudes des prochaines années flottent partout dans le monde. Sans être pessimistes, nous sommes face à une situation politique sans précédent.

Et dans ce contexte, les gens cherchent peut-être à sécuriser leur argent dans un investissement tangible. Après tout, on peut toujours s’allonger par terre pour souffler un peu après avoir lu les nouvelles du samedi soir… mais pas avec nos actions en bourse!

Est-ce la véritable raison derrière cette reprise rapide du marché immobilier? Nous ne le saurons jamais avec certitude, mais cette théorie nous semble plausible. D’ailleurs, plusieurs clients américains nous ont contactés pour acheter une propriété ici et quitter officiellement les États-Unis. Malheureusement, la loi actuelle ne le permet toujours pas. On peut imaginer l’afflux d’acheteurs américains et la flambée des prix si le moratoire n’était pas en place.

Celui-ci se terminera avant la fin du mandat de Trump. Que se passera-t-il à ce moment-là? Notre gouvernement prolongera-t-il le moratoire? Qui sait?

Tout ceci étant dit, ne prenez pas de grandes décisions de vie, comme acheter une propriété, uniquement par crainte de la situation politique. Il pourrait y avoir des répercussions chez nous, certes, mais un achat immobilier est une décision majeure. Prenez toujours le temps de peser tous les facteurs avant de vous lancer. 

Contact:
[email protected] [email protected] • mbouchard.ca

 

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Michèle Bouchard

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