Le vendredi 18 mars dernier, le monde entier apprenait avec soulagement l’arrestation de plusieurs terroristes liés aux attentats de Paris, qui avaient fait quelque 130 victimes et près de 350 blessés le 13 novembre 2015, notamment à la salle de spectacles du Bataclan. Ce coup de filet issu d’une coopération policière franco-belge, permit notamment d’appréhender un des principaux artisans de cette barbarie inhumaine, Salah Abdeslam, un Marocain d’origine vivant avec sa famille en Belgique dans la ville de Molenbeek.

Or, si cette nouvelle d’importance a fait la Une de tous les grands journaux à l’échelle planétaire, elle n’a pas semblé susciter la même importance auprès du Journal La Presse, qui s’est contenté de publier un petit article à ce propos le lendemain de l’arrestation, à la page 30 de son édition papier du weekend du samedi 19 mars et sans même en faire mention sur sa page frontispice. Le Journal hebdomadaire qu’est devenue La Presse peut toujours arguer faire un suivi journalier assidu sur ses plates-formes numériques et son application tablette, mais elle le fait au mépris de son lectorat papier restant, et semble vouloir ainsi démontrer la non-pertinence d’une édition weekend qui se cantonnerait aux nouvelles nationales avec de simples allusions succinctes sur ce qui se passe dans le reste du monde.

L’attentat meurtrier du 22 mars à Bruxelles, qui a fait 32 morts et quelque 300 blessés, dont certains, gravement, vient une nouvelle fois redéfinir l’importance et la pertinence d’une presse intelligente, proactive et éveillée à tout ce qui se trame sur la planète. On se doit de demeurer vigilants et de transmettre une information de qualité aux lecteurs pour contribuer à une humanité éclairée, dotée des meilleurs outils pour lutter contre le terrorisme, l’ignorance et la barbarie.  C’est une guerre morale, spirituelle et intellectuelle de la plus haute importance, la lutte de toute la civilisation contre le fanatisme désincarné de quelques illuminés sans âme.

Quant à ceux chez les musulmans s’affirmant comme modérés ; d’après la politologue Fatima Houda-Pépin, bon nombre d’entre eux auraient comme objectif primaire de s’infiltrer discrètement dans nos sociétés, qu’ils jugent corrompues, afin de tenter d’y changer nos valeurs démocratiques. D’où le manque d’empressement et de motivation d’une partie des musulmans à manifester leur indignation concrète face au terrorisme. On critique tièdement, sur la pointe des pieds et sans trop se mouiller.

Tous les citoyens du monde doivent être impliqués, il serait illusoire de croire qu’il s’agit là de la simple responsabilité de quelques peuples et pays seulement, même si ce sont des puissances mondiales.

Il est évident que ces fanatiques islamistes, qu’on estime à environ 60 000, disposent encore de solides ressources financières, et comptent un grand nombre de cellules actives et passives dans différents pays. Ils n’ont aucun respect de la vie humaine et recrutent chaque jour de nouveaux adeptes parmi les faibles d’esprit prêts à se sacrifier au nom d’un Dieu qu’ils pensent servir par leurs actes lâches et de cruauté sans nom, et en leur faisant miroiter une mensongère et illusoire vie paradisiaque pour leurs familles restantes. La vigilance de tout un chacun est donc plus que jamais cruciale pour contrer cette noirceur, ce fléau qui, outre les victimes directes et indirectes et au-delà de l’horreur immédiate, vient aussi perturber l’économie et, peut-être plus important encore, salir l’inconscient collectif d’une humanité parfois en manque de repères.

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Vincent Di Candido

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