On le sait tous, présentement l’administration montréalaise n’atteint certes pas des sommets de popularité. Le mois passé, nous avons publié un article très critique des nombreux problèmes qui plombent Montréal depuis plusieurs années. Or, comme pour faire échos à notre article, on dirait que tous les médias se sont passés le mot pour diriger une salve de tirs croisés et de critiques corrosives sur l’administration Plante et ses nombreux déboires, ainsi que les multiples carences de sa gouvernance.

Avec comme résultat que depuis, l’hôtel de ville y est allé du plus grand nombre d’annonces budgétaires et d’intentions auxquelles notre journal a pu assister depuis que Projet Montréal est aux rênes de la ville, un nombre record de démarches annoncés et de budgets futurs déclarés à être investis pour réparer la pléthore d’insuccès frappant la métropole. Les plus cyniques diront que c’est assez ironique de déclarer vouloir réparer des problématiques que la Ville a elle-même engendré ou laissé péricliter ; les plus mécontents souligneront qu’à sa septième année au pouvoir, c’est trop peu trop tard ; tandis que les plus blasés diront que ce ne sont que d’énièmes conférences de presse d’une administration dont c’est la marque de commerce que de signaler continuellement de belles intentions verbalement, mais sans jamais vraiment agir efficacement, s’apparentant plus à une agence de communications dysfonctionnelle qu’à une réelle mairie.

Mais bon, Échos Montréal préfère comme à son habitude prendre le parti de l’optimisme et souligner que ce sont à tout le moins de louables intentions orientant les forces municipales vers des efforts plus prometteurs. Et donc, on vous présente en vrac un condensé de quelques-unes annonces effectuées par la ville, dont certaines sont par ailleurs relatées plus en détails dans les Brèves municipales de ce mois-ci. Ainsi :

  • Dans la lignée de la nomination de Luc Rabouin à titre de Président du Comité exécutif, l’administration Plante a procédé à un remaniement du comité, notamment pour renforcer les équipes qui travailleront sur les dossiers problématiques de l’Habitation, du soutien aux commerces, et des services à la population.
  • Benoît Dorais continuera de piloter la stratégie immobilière pour la Ville de Montréal, entre autres pour l’acquisition de terrains et la construction de logements sociaux et abordables.
  • Au niveau du dossier de la salubrité, la Ville de Montréal a annoncé la création d’un nouveau poste sur le comité exécutif qui sera assuré par Despina Sourias, dédié aux enjeux de propreté tant extérieure qu’intérieure, ainsi qu’à la protection du parc locatif, alors qu’en fait plusieurs appartements à Montréal ne sont pas occupés, malgré le contexte de Crise du logement, précisément en raison d’un manque de salubrité.
  • Question itinérance, endémique à Montréal et un des plus gros enjeux de l’hôtel de ville, Robert Beaudry, membre du Comité exécutif et conseil de la ville ans l’arrondissement Ville-Marie, est mandaté pour trouver des solutions concrètes et urgentes pour cette crise qui a empiré ces dernières années. On prévoit que sa vaste connaissance des enjeux communautaires sera un atout précieux.
  • Également, la Ville déclare vouloir accorder une attention accrue à la question primordiale du développement économique et de l’aide aux commerçants. Ceux-ci ont été particulièrement affectés dans un premier temps par la crise pandémique, et encore plus depuis la fin de celle-ci en raison d’un contexte socioéconomique très difficile, marqué par un ralentissement commercial qui frappe notamment plus spécifiquement les restaurateurs ainsi que le commerce au détail. Ce sera justement une des tâches du nouveau Président Luc Rabouin, qui rappelons-le est également maire de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal.

Par ailleurs, quelques mesures plus spécifiques ont aussi été annoncées, semble-t-il dans la foulée de critiques des dernières semaines. On parle notamment de quelques-unes d’entre elles dans nos Brèves de ce mois-ci. Mais, entre autres :

  • Les Gouvernements du Canada et du Québec, la Ville de Montréal, la SHDM et la Maison du Père ont combiné leurs efforts pour la création de 54 nouveaux logements, sur la rue Atateken dans le Pavillon Robert-Lemaire, voués à accueillir des hommes en situation de vulnérabilité et à risque d’itinérance.
  • Pour promouvoir la vitalité de la vie nocturne montréalaise, Montréal a décidé spécialement cette année pour les festivités la Nuit Blanche, d’encourager les heures prolongées pour les établissements nocturnes et a autorisé la prolongation des heures d’exploitation des permis d’alcool jusqu’aux petites heures du matin, soit 6h ou 8h, pour plusieurs dizaines d’établissements. D’autres mesures ont par ailleurs été annoncées, nous en parlerons dans une prochaine édition.
  • Montréal a signé une nouvelle entente de partenariat avec Éco Entreprises Québec (ÉEQ) pour moderniser et optimiser le système de collecte sélective et la gestion des matières recyclables. La ville continuera de s’impliquer et de chapeauter le système, mais c’est désormais l’Organisme de Gestion désigné (OGD) qui sera responsable de la logistique des opérations et de la viabilité financière de celles-ci. L’hôtel de ville estime que, outre d’optimiser la performance de l’écosystème, ce nouveau partenariat pourrait à terme générer des économies de quelque 20 millions $ par année.

Et finalement, dans une optique de pérennisation du centre-ville de Montréal et d’assurer son développer culturel sur le long terme, l’administration Plante consacrera une somme de plus d’un milliard $ échelonnée sur une période de 10 ans, et a dévoilé une série de mesures stratégiques qui se transposeront en trois axes principaux

  • La mise en valeur de l’identité des quartiers.

Via l’intégration de nouveau mobilier urbain distinctif et la mise en valeur du patrimoine spécifique à chaque secteur. En créant une expérience hivernale soulignant le caractère nordique du centre-ville via des parcours interactifs et immersifs. Et en désignant le Quartier latin « quartier de la francophonie » pour en faire un « secteur 24h » et y réaliser divers projets.

  • Créer des «  quartiers mixes et vibrants »

Notamment par a la création de deux quartiers habités dans les secteurs des Faubourgs et de Bridge-Bonaventure. En consolidant l’identité spéciale de certains districts du centre-ville en tant que secteurs des technologies, de la santé et des industries culturelles et créatives. Et en investissant dans des édifices déjà existants pour diminuer le taux d’inoccupation global.

  • En ciblant la propreté et les espaces verts

En améliorant d’abord et avant tout la propreté générale des espaces publics, l’entretien des bâtiments et la gestion des entraves routières et des chantiers. En optimisant la synergie entre les quartiers et en mettant sur pied une zone piétonne dans le Vieux-Montréal. Et en accélérant la phase 3 du Quartier international.

Le déploiement des principales de mesures de cette nouvelle vision pour le centre-ville de la métropole est planifié principalement sur les six prochaines années. Le tout faisant l’objet d’annonce ponctuelles en fonction du développement des divers projets individuels.

À propos de l'auteur

Francois Di Candido

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