Le ministre des Affaires municipales et de la Sécurité publique, Martin Coiteux, vient une nouvelle fois de démontrer son impuissance, après son appel envoyé en direction du président de la Fraternité des policiers de Montréal Yves Francoeur, l’implorant de mettre fin à l’habillement loufoque de ses membres. Ceux-ci ont un devoir de responsabilité et de représentation des citoyens montréalais. Monsieur Francoeur a non seulement refusé, mais refuse aussi toute discussion à ce sujet.

Le maire de Montréal Denis Coderre avait demandé au gouvernement du Québec une loi spéciale qui obligerait les policiers au port de la tenue vestimentaire règlementaire. Il ne semble pas apprécier les tergiversations du ministre Coiteux, démontrant par le fait même une certaine impatience devant cette Commedia dell’arte, qui est en train de devenir la risée des Québécois et de certains visiteurs, étonnés de constater ce bien triste spectacle.

La raison de l’immobilisme gouvernemental semble trouver sa cause dans les différents dossiers chauds qui ont obscurci la dernière session parlementaire. La grogne gonfle au sein du parti libéral suite à l’évincement de l’ancien ministre Poëti, après que celui-ci eut dénoncé des magouilles dans son ministère des travaux publics. S’ajoute à cela l’indifférence de monsieur Daoust dans la vente du fleuron québécois Rona à des Américains. Ce dernier étant probablement plus préoccupé par ses vignobles que par l’importance de garder cette entreprise sous drapeau québécois. Pour ajouter au désastre de ces controverses, il y a le cas de l’ancien ministre Sam Hamad, en plus du ministre de la Santé, qui ne semble éprouver aucune honte à indiquer que nos personnes âgées dans les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHLD) doivent se contenter d’un bain par semaine. Monsieur Barrette, à qui incombe cette charge, est le même homme incapable de faire diminuer les heures d’attentes dans les urgences des hôpitaux. Or, un rapport du commissaire de la santé indique que le Québec est le pire dans ce domaine parmi les pays occidentaux, avec une moyenne de 24 heures d’attentes. Dans la tourmente, il ne faut pas oublier la réforme du milieu des taxis où une loi concoctée à la va-vite n’aboutit pas. Le cas Uber semble créer la controverse au sein même du gouvernement.

Dans ce contexte, il ne faut pas s’étonner de cet aplaventrisme face à une Fraternité des policiers qui n’hésiterait pas à réagir de façon perturbatrice si le gouvernement essayait d’imposer une loi vestimentaire au lieu de négocier de bonne foi une convention collective, afin d’enrayer cette grève qui perdure depuis plus de 2 ans.

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Vincent Di Candido

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