Ainsi, le Capitaine Bonhomme Sept Heures, Denis Coderre, ne reculant rien afin de mousser sa candidature pour l’investiture à la chefferie du Parti Libéral du Québec, appuie apparemment sans réserve les propos de la mairesse de Montréal Valérie Plante, qui s’insurge contre l’augmentation attribuée aux étudiants étrangers venant étudier aux universités anglophones Concordia et McGill. La CAQ désire augmenter de 3 000 $ les frais de scolarité et d’inscription pour les étudiants étrangers de ces deux universités, montants que le Ministre Jean-François Roberge veut ensuite redistribuer aux universités francophones.
Du côté de Valérie Plante, on ne se surprendra pas du peu d’empathie dont elle fait preuve à l’égard de la langue française. Cette attitude cavalière envers
la cause francophone a été symptomatique et révélatrice sur la manière de penser de la mairesse dès les premières semaines de son arrivée au pouvoir. On se rappellera d’ailleurs de son discours controversé, entièrement en anglais, devant un parterre d’investisseurs en 2018. Depuis la cheffe de l’administration municipale montréalaise a ponctuellement démontré son désintérêt envers la langue de Molière, dans une métropole qui n’a jamais été autant malmenée depuis des décennies, que ce soit au niveau de l’affichage ou niveau de la langue parlée au travail.
Et, comme d’habitude, ce n’est que devant le flot de critiques à son endroit qu’elle a finalement décidé de réagir, avec une mesure que plusieurs trouvent plutôt mièvre et insipide, soit de créer un « quartier de la francophonie » au cœur de Montréal. Il faut avouer qu’il y a là une dissonance plutôt ridicule et qui constitue en filigrane un flagrant aveu d’échec, que de vouloir créer un quartier francophone… dans une ville qui est supposée elle-même être francophone à la base.!.
Et donc, en continuation avec sa position pro-anglophone, la mairesse Plante déclare ne pas être d’accord avec l’idée de couper les subventions d’aide gouvernementales québécoises, beaucoup trop généreuses, dont bénéficiaient jusqu’alors les étudiants étrangers venant étudier au Québec.
La majeure partie de son argumentaire repose sur la « peur d’éloigner (de Montréal et du Québec) les talents potentiels ». Sauf que c’est justement cet argumentaire qui ne tient pas la route et qui a engendré la détermination du Gouvernement de François Legault à facturer ces frais et payer une plus juste part aux étudiants étrangers qui jusqu’à présent profitent – plusieurs diraient plutôt abusent – de la générosité québécoise en la matière.
Car les faits le prouvent incontestablement : une écrasante majorité de ces étudiants retournent ensuite dans le reste du pays, aux Etats-Unis ou en Europe, sans que le Québec puisse ainsi retirer le moindre bénéfice de son investissement. Il est temps que ça cesse. Sans compter que même avec des frais augmentés, la vie estudiantine demeure encore malgré tout bien plus accessible et abordable dans la Belle Province que dans le reste du « plusse meilleur pays au monde » de Jean Chrétien.
Mais voilà que Denis Coderre, qui n’en est jamais à une courbette près pour ramasser des appuis (votes) et plaire à la communauté anglophone ou aux autres provinces, se lance lui aussi dans cette joute politico-pédago-idéologique. On pourra à tout le moins admirer la résilience de monsieur Coderre, qui semble avoir conservé le feu sacré de la politique, malgré ce statut de perdant qui lui colle maintenant à la peau, d’abord au fédéral puis ensuite lors des deux plus récentes cuisantes défaites aux élections municipales, face à Valérie Plante justement, dont en 2020 même s’il comptait pourtant sur une avance de 12 points à quelques semaines à peine de la date électorale-butoir. Le caucus libéral devrait conserver une saine prudence à son égard.
Par ailleurs, on ne peut que s’étonner du silence du comité sur la Langue française mis en place par Valérie Plante suite aux nombreuses critiques à son égard au sujet de sa propension à négliger le statut précaire du français à Montréal, tout en favorisant ponctuellement l’anglais dans ses conférences de presse. Cette mièvrerie du comité est d’autant surprenante que celui-ci compte sur Louise Harel à la présidence, celle dont on vantait autrefois la fougue et la détermination, une femme de conviction et un esprit de fer avec une voix de velours.
En outre, au sein de cette équipe de sept personnes qu’elle a montée, madame Harel peut aussi bénéficier de la vaste expérience de Louise Beaudoin, elle aussi politicienne de caractère n’ayant peur de rien et autrefois ardente défenseure de la cause française. Or, il semble que madame Beaudoin, sous le leadership « gentillet » de madame Harel, se contente maintenant d’exprimer son désaccord avec la mairesse sur la pointe des pieds, en précisant même qu’elle ne veut pas impliquer son comité (CLFUM) ou porter ombrage à l’administration en place. La stratégie du silence des agneaux…
Il convient dès lors de se demander à quoi peut bien servir cet organisme, sinon à titre de
paravent voué seulement à sauver la face des politiciens. D’ailleurs, le talentueux chef actuel du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon (?.!.?.) doit se poser des question sur le cheminement disons… « mollasson », de plusieurs anciens péquistes ayant dépassé le crépuscule de leurs carrières respectives, ou sur le bienfondé d’un comité de la langue française qui ne défend rien sauf d’y aller d’un slogan-postiche des plus artificiels et préfabriqués « Montréal, métropole francophone des Amériques »…
Dans cette saga navrante, on peut cependant heureusement trouver quelques voix plus réjouissantes et porteuses d’espoir. Notamment, on tient à féliciter la Commissaire de la langue française à la Ville de Montréal et ancienne collaboratrice dans le cabinet de la Culture Jean-François Roberge, Noémie Dansereau-Lavoie, que l’on veut d’ailleurs remercier d’avoir accepté de faire partie de notre panel de juges pour l’évaluation des textes étudiants de notre concours de langue française. Certains politiciens carriéristes, dont les convictions semblent ponctuellement selon leur affiliation politique du moment, devrait s’en inspirer.