Fady Dagher @ Courtoisie

Le nouveau directeur du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), Fady Dagher, a fait un bilan des quatre premiers mois à la tête de l’institution. Le chef avait laissé une bonne image lors de son passage à Longueuil, au même poste, notamment avec des actions positives auprès des communautés. Il lui reste maintenant à convaincre sur la durée qu’il est capable d’être tout aussi efficace à l’échelle de Montréal, un tout autre défi.

Lors de son assermentation, le 19 janvier, M. Dagher avait annoncé les trois axes prioritaires de sa gouvernance, soit l’attraction et la rétention du personnel, la proximité avec la population et la lutte contre les violences armées. «Est-ce que tout a été réglé en quatre mois? Bien sûr que non», a avoué Fady Dagher, le directeur du SPVM, lors de sa conférence de presse du 12 mai. 

Faire face à la pénurie de main-d’œuvre

«Un mois après mon arrivée, dès le 20 février, nous avons augmenté les salaires de toutes nos recrues de 30%, car ils étaient extrêmement bas […] Il fallait aussi élargir le bassin des recrues avec l’augmentation du nombre de classes au programme AEC – Diversité policière, qui accueillera 131 personnes, contre 26 personnes auparavant […] et le recrutement de nos réservistes, qui peuvent travailler à la carte ou sur nos services d’ordre», indique-t-il.

80% des policiers ont voté l’entente de principe pour renouveler leur convention collective. Parmi les points négociés, une augmentation de 20% des salaires sur cinq ans pour tous ou encore un allégement des horaires, afin de retenir les troupes en place. Cette convention devrait permettre un réajustement des affectations horaire lors des périodes à fort volume d’appels, dont le soir, ainsi qu’une plus grande latitude dans les grands postes de Police comme à Montréal-Nord, au Centre-ville ou au Plateau-Mont-Royal.

Le SPVM espère embaucher de 310 à 350 personnes en 2023, puis 225 par année en 2024, 2025 et 2026.

Se rapprocher de la population

Les nouvelles recrues vont désormais suivre une immersion de quatre semaines, avant de rentrer en fonction. Les trois intentions sont de permettre:

Que les deux parties se comprennent mieux, autant la police envers les communautés que les communautés envers le métier de policier, et aux nouveaux qui ne viennent pas de là de mieux connaitre la réalité montréalaise;

D’être confrontés à des situations de santé mentale ou de violence conjugale, par exemple;

De mieux comprendre et interagir avec le réseau des intervenants sociaux.

«Le but est que sur les trente prochaines années nos policiers soient mieux outillés et équipés pour faire face à la complexité humaine […] Nous voulons aussi qu’ils découvrent la richesse de la diversité communautaire et culturelle de Montréal, en dehors des interventions policières», explique M. Dagher.

Le directeur souhaite également travailler de concert avec les associations, les institutions sociales et les services de santé, pour mieux répondre aux appels au 911, de plus en plus liés à des enjeux sociaux.

Contrer le fléau des armes à feu

249 armes à feu ont été saisies cette année entre janvier et mai, pour 107 arrestations. «Nos trois priorités sont liées, car nous avons besoin d’avoir un effectif complet et d’être proches des communautés pour lutter contre les violences armées […] chaque arme saisie, c’est peut-être une vie qui vient d’être sauvée», dit-il.

M. Dagher a évoqué plusieurs frappes opérées récemment pour démanteler des réseaux, et sa stupéfaction face à l’âge des possesseurs d’armes, soit 17 et 18 ans.

Prochain bilan à suivre.!. 

À propos de l'auteur

Lilian Largier

Laissez un commentaire