Depuis plusieurs années, la planète entière s’est embarquée – même si à contre-cœur pour certains pays – dans une course frénétique à la décarbonisation. L’objectif n’est pas seulement louable, il est devenu d’une impérative nécessité : lutter contre les changements climatiques, diminuer l’empreinte carbonique et les gaz à effets de serre du monde civilisé, protéger nos ressources de manière plus pérenne, et s’assurer d’être à l’avant-plan du modernisme énergétique.
Dans cette optique, le Canada et le Québec doivent intensifier la mise en place des projets pour répondre à la demande des besoins énergétiques dont l’électricité et des éoliennes.
Présentement, Hydro-Québec ne peut subvenir à la très forte demande, alors que les quelque 150 projets qui sont à l’étude requerraient près de 14 000 MW (Mégawatts) supplémentaires, soit 30% de la production actuelle d’Hydro-Québec. Or, on ne prévoit pour l’instant ajouter que 3300 MW et, même dans les prévisions les plus à jour, ceux-ci ne seront pas disponibles avant 2029.
La forte sollicitation industrielle incite donc pour l’instant le Gouvernement du Québec à refuser beaucoup de projets, et à effectuer un tri parcimonieux de ceux qu’on entérine pour aller de l’avant. D’autres devront conséquemment s’armer de patience, en attendant la mise en place d’une quantité suffisante de chantiers pour correspondre adéquatement à l’influx électrogène potentiel.
Seulement voilà, outre les constants jeux de coulisses et projets de lois qu’il faut faire passer avec tout à la fois l’accord général de la population et une approbation numériquement suffisante des partis d’opposition pour obtenir une votation majoritaire, en l’occurrence il faut également entamer un processus de négociation avec des réserves autochtones dans le Nord québécois, ainsi qu’avec divers propriétaires de terres agricoles, comme ce fut le cas à l’époque de la Baie James et la construction des barrages hydroélectriques.
En parallèle, le Ministre Fitzgibbon indique que les Québécois doivent impérativement arrêter le gaspillage et s’efforcer de diminuer leur consommation énergivore. D’après les plus récents coups de sonde, ces derniers sont majoritairement d’accord, mais avec le bémol important qu’ils refusent toute augmentation tarifaire.
Or, il faut comprendre que la population du Québec bénéficie déjà des tarifs électriques les moins élevés en Amérique du Nord, et que cette fourchette tarifaire est en stagnation depuis des années, même alors que les coûts de production ont augmenté eux, au même titre que l’inflation.
À titre d’exemple, en Ontario, où les tarifs électriques sont pourtant considérés comme très bas, le citoyen paie plus de 13%, comparativement à 6,6% dans la Belle Province. Après des années de clémence tarifaire Hydro-Québec a besoin d’augmenter ses prix, ceci afin de pouvoir justement donner le jour de nouveaux projets, qui génèreront un afflux de nouveaux revenus, dont ultimement bénéficieront les Québécois.
Parlant de gaspillage, l’autre richesse naturelle pour laquelle nous devons collectivement afficher une meilleure conscience sociale, c’est celle que l’on surnomme l’or bleu, l’eau, plus précieuse que jamais. Les Québécois ne se rendent absolument pas compte à quel point ils sont choyés de pouvoir bénéficier d’une eau de si bonne qualité, en quantité si abondante, et ce, à toute fin pratique gratuitement. Or, peut-être habitués à être trop gâtés justement, on gaspille l’eau tous azimuts, sans se soucier d’assurer la pérennité de cette précieuses ressource. Ainsi, on indique que nous dépensons jusqu’à trois fois plus que la moyenne des autres provinces canadiennes. C’est énorme.!.
Et il faut aussi souligner que dans les pays européens, on paie le débit de consommation de l’eau, avec également de fortes amendes pour ceux qui gaspillent cette ressource ou qui polluent lacs et rivières. Or, en 2024, cela est devenu une mesure nécessaire, pertinente partout sur la planète même au Québec – et en fait, à bien y penser, à plus forte raison encore ici – où les réserves d’eau sont multiples et, pour l’instant du moins, nombreuses.
Notre avenir collectif, et celui de nos enfants, exige une conscientisation générale et la participation de tous, quitte à imposer cette responsabilité citoyenne avec des amendes s’il le faut. Nous avons assez profité indûment de la nature, on doit en prendre meilleur soin.