Michèle Bouchard
Collaboration spéciale

Elodie Bouchard
Collaboration spéciale

 

Dans le monde d’aujourd’hui, les internautes sont bombardés d’informations, que ce soit par les réseaux sociaux, les journaux, les publicités ou autres et il peut être difficile de se faire une opinion claire. C’est encore plus difficile quand même les experts ne sont pas capables de s’entendre et se contredisent à tour de bras. Ces derniers sont manifestement partagés sur l’inflation au Canada. Certains pensent que nous atteindrons la cible de 2% pour la fin de l’année 2023, d’autres pensent que ce sera pour la fin de 2024, et d’autres pensent qu’on devra s’habituer à un niveau de 3%. Bref rien n’est clair pour l’inflation.

Ce n’est pas mieux pour les taux d’intérêt. Pour l’instant, la banque centrale du Canada maintient son taux directeur à 4,5%, mais la porte est toujours ouverte pour une augmentation. Selon Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada, «les ménages, les entreprises et les gouvernements doivent s’adapter à des taux d’intérêt plus élevés, tout comme le système financier». 

Une chose est certaine: soyez sûrs que la baisse des taux hypothécaires ne se fera pas rapidement. Par ailleurs, n’oubliez pas qu’une baisse ou une hausse du taux directeur met toujours du temps avant de se faire sentir au niveau de l’économie en général et du marché immobilier en particulier. 

Si nous observons plus particulièrement le marché immobilier québécois, selon l’APCIQ, l’impact de la hausse des taux d’intérêt se fait ressentir au premier trimestre, mais les prix de vente, pour l’instant, sont relativement épargnés. Avec le plus faible niveau de ventes enregistré au cours des 10 dernières années, l’année 2023 a commencé comme la fin de l’année 2022 s’est achevée. L’attentisme des acheteurs et des vendeurs expérimentés a été un facteur important pour l’affaiblissement des niveaux de transactions immobilières. 

Les marchés immobiliers les plus abordables au Québec ont fait preuve de résilience, mais le niveau d’activité contraste notamment avec celle de la région de Montréal. Comparons Montréal et Québec pour le premier trimestre 2023. Dans la métropole de Montréal, les prix médians ont connu des reculs comparables dans toutes les catégories résidentielles, avec une baisse de 6% pour les unifamiliales, de 7% pour les Plex et de 5% pour les copropriétés. La capitale de Québec a en revanche vu le prix médian pour les copropriétés augmenter de 5% par rapport à la même période l’an dernier. Le prix médian des unifamiliales et des plex est demeuré stable, avec des variations respectives de 1% et de -1%. 

Malgré la faiblesse du nombre de transactions, on observe un relatif maintien des prix par rapport à l’année passée. 

Finalement au niveau des inscriptions, le nombre en vigueur a connu une forte hausse dans toutes les catégories résidentielles (unifamiliale, copropriété, plex) avec une hausse de 61%. On a constaté un bond de 81% pour le nombre de propriétés d’unifamiliales à vendre, tandis que le nombre des copropriétés et des plex en vente a enregistré des hausses de 51% et de 43%, respectivement.  

Comment ceci se répercute sur le terrain? Les ventes se font moins nombreuses, les acheteurs ont moins de pouvoir d’achat, mais les vendeurs n’ont pas encore accepté la réalité du marché post-pandémie et refusent d’ajuster leur prix en conséquence. Tout comme les vendeurs et les acheteurs, les courtiers sont aussi à l’affut, car l’inflation et les taux d’intérêt peuvent encore nous révéler de mauvaises surprises.

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Michèle Bouchard

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