Malgré un appel pressant de la Fédération Nationale des Communications (F.N.C.) transmise par sa présidente à la ministre du Patrimoine Mélanie Joly sur la précarité de la presse écrite, afin d’obtenir une aide annuelle pour les crédits d’impôt sur la masse salariale, cette dernière demeure insensible, continuant de vivre dans son petit monde imaginaire peuplé de selfies et de médias sociaux promulguant le narcissisme égocentré.

C’est tout le contraire de sa stratégie avec Neflix, une compagnie multinationale américaine à qui elle consent mers et mondes dans le domaine multimédia et des privilèges éhontés qu’elle refuse par contre aux compagnies canadiennes. Maintenant qu’elle est au pouvoir, il lui semble aisé d’oublier que ce sont pourtant largement ces mêmes médias qu’elle méprise aujourd’hui qui l’ont grandement aidée à se faire élire, elle et son parti.

Outre le fait que tous ces médias soient d’une importance capitale et absolument essentielle à la diffusion d’information, tant nationale que locale, il est primordial de préserver les emplois dans le domaine de la presse écrite qui ces dernières années a perdu plus de 45% des emplois qu’ils engendraient, en raison d’une diversification des moyens de communication vers de nouveaux créneaux – dont plusieurs sont peu crédibles en ce qui a trait à la qualité et la variété de l’information qu’ils véhiculent.

Ce faisant, elle ignore aussi sciemment les résultats de tous les sondages faits à ce jour sur l’état de l’information en général, qui indiquent que la presse écrite, avec 61%, arrive toujours – et de loin – en tête de liste quant au niveau de confiance de la population par rapport à l’information diffusée et au niveau de crédibilité des médias, tel que le soulignait avec éclat le baromètre de calcul de la firme Edelman.

Tout aussi crucial est le travail d’analyse et d’enquête accompli par les médias écrits. C’est grâce à eux si des les problèmes sociaux, les enjeux économiques et les dossiers de malversation politiques ont pu être mis à jour, tel le Scandale des Commandites qui éclaboussa de plein fouet le parti de madame Joly, ou celui de la Corruption dans le domaine de la construction. Ces dossiers majeurs, ainsi que d’innombrables autres, ont ainsi pu être révélés précisément grâce aux médias écrits, qui servent de chiens de garde essentiels à la bonne santé démocratique.

Dans la même veine, il faut noter le peu d’engouement suscité par le ministre Jean-Marc Fournier, concernant la consultation publique “Québécois, notre façon d’être Canadien” qui invitait chacun à donner son avis sur la question.

Cette initiative, instaurée le 1er juin dernier et annoncée avec éclat, n’a abouti qu’à quatre misérables courriels de réponse d’après les révélations obtenues au compte-goutte par la firme QMI en vertu de la Loi sur l’Accès à l’Information. Et ce, malgré la publicisation de la consultation auprès des milieux politiques et universitaires.

Mentionnons par ailleurs que le coût d’ensemble de cette mesure n’a pas encore été révélé. Mais on peut parier qu’il se chiffre à plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de dollars investis dans un gaspillage de fonds publics.

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Échos Montréal

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