Il est désolant de constater au quotidien une Ville de Montréal qui semble avoir été victime d’un tremblement de terre. On pensait en avoir enfin terminé après l’administration Coderre de ces travaux tous azimuts, dont on dirait qu’ils ont été planifiés sans cohérence, ni vision d’ensemble ou à long terme.
Or, dès les premiers signes du printemps arrivés, voilà qu’à nouveau, des centaines de chantiers transforment notre belle ville de Montréal en une métropole assiégée, et font le cauchemar de la population, plus particulièrement des commerçants. On dénombre ainsi par dizaines les fermetures de commerces, dans presque tous les secteurs, dont le Centre-ville et le Plateau Mont-Royal en tête de liste.
Il suffit de se promener dans les quartiers pour le constater, comme par exemple sur l’avenue Mont-Royal ou la rue Saint-Hubert, alors que les locaux vides se multiplient, faute de plans porteurs et cohérents qui relanceraient la fréquentation marchande de ces endroits auparavant très visités.
La Ville de Montréal continue de prétendre nécessaire la mise en place de tous ces travaux, mais plusieurs questions se posent. Était-il essentiel de les entamer ainsi tous en même temps, après les avoir négligés pendant des décennies? Pourquoi ne procède-t-on pas plutôt un secteur à la fois, avec enfin une planification intelligente et une coordination plus efficace de tous les éléments que cela compose : reprogrammation temporaire des feux de circulation, déviation adéquate du traffic automobile, pose plus pertinente des cônes oranges et meilleure harmonisation des divers chantiers d’un même secteur?
D’ailleurs, au sujet de tous ces travaux justement, pourquoi a-t-on l’impression qu’ils sont toujours à recommencer et comment se fait-il qu’ils soient tous aussi longs et interminables?! En Europe ou aux États-Unis, les chantiers s’effectuent dans des délais beaucoup plus courts, tout en semblant être beaucoup plus durables.
Tandis qu’ici, non seulement la planification semble avoir été faite par une hydre à plusieurs têtes, sans coordination entre les divers organes décideurs, mais on a également l’impression que le tout manque profondément d’efficacité.
Regardez en effet l’exemple du 375ièmeanniversaire de Montréal, qui paraît être passé presque inaperçu à l’étranger et pour lequel on a investi des centaines de millions de dollars pour des résultats très mitigés.
Or, force est de constater qu’en matière de fonctionalité urbaine ça semble avoir été un gigantesque coup d’épée dans l’eau. Après tous les chantiers que l’on a dû endurer pendant près de trois ans, on a l’impression d’en être toujours au même point!
Il faut une bonne dose de courage pour un touriste de venir s’embourber dans cet amas chaotique de chantiers, et le pire c’est qu’apparemment on en aura encore pour plusieurs années. Est-ce si irréaliste d’espérer naïvement qu’une personne responsable et intelligente viendra enfin centraliser et coordonner ce capharnaüm à ciel ouvert? En attendant, il ne reste plus qu’à espérer un été ensoleillé pour nous remonter le moral et soulager la multitude de commercants épuisés par la situation.