Encore une fois cette année, la Ville de Montréal a misé sur la piétonnisation de plusieurs artères routières pour accroître le transport actif et permettre à la population locale et aux touristes de profiter de l’expérience de Montréal plus personnellement et sécuritairement. Bon nombre d’organisations et de sociétés commerciales ont contribué afin de convertir ces rues en espaces dynamiques. Dans ce cadre, la conseillère municipale pour le Plateau-Mont-Royal et membre du conseil d’administration de la Société de Développement de l’Avenue du Mont-Royal, Marianne Giguère, nous explique les objectifs et les résultats de la piétonnisation des rues de Montréal pour cette année marquée par un certain retour à la normal.

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La piétonnisation, un projet à plus long terme

D’emblée, Marianne Giguère explique que la conversion de certaines rues de Montréal en avenues piétonnes est un projet initialement développé par les sociétés commerciales de la ville et approuvé par le conseil du développement économique de la ville. «Toutes les rues piétonnes de Montréal sont des projets déposés par les différentes sociétés commerçantes et ont été acceptées pour une période s’échelonnant sur trois ans», indique la conseillère municipale. 

Se sentir à la maison en ville

Pour la conseillère assurant la gestion des dossiers de mobilité et de transport actif, la piétonnisation des rues représente bien plus qu’une simple question de déplacements. «À la base, la piétonnisation est un outil de réappropriation de l’espace citoyen. Nous avions constaté, surtout avec la pandémie, que les habitants de la ville ont besoin d’espaces diversifiés pour se retrouver à l’extérieur de la maison. La piétonnisation permet de créer des parcs linéaires et incitent les humains à utiliser les artères routières comme leur chez-soi», explique-t-elle. 

En plus de l’enjeu citoyen, Marianne Giguère rappelle que les rues piétonnes permettent une augmentation de l’achalandage sur les rues commerçantes et que cela alimente le dynamisme et l’effervescence des différents quartiers. «[La piétonnisation] amplifie les revenus pour les commerçants qui ont pignon sur rue, notamment grâce à l’augmentation de la superficie des terrasses permise par ces projets. Les retombées économiques sont plus intéressantes pour les restaurants et les bars, ce qui dans bien des cas assure ou non la survie de ces établissements», souligne la conseillère municipale. 

L’Avenue Mont-Royal, cas de figure

Cumulant les fonctions d’élue au Conseil de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et de membre du conseil d’administration de la Société de Développement de l’Avenue Mont-Royal (SDAMR), Marianne Giguère est particulièrement aux faits du dossier de la piétonnisation de cette artère emblématique de Montréal. 

Elle explique comment les modifications des mesures sanitaires permettent la tenue d’activités et d’événements sur la rue, ce qui bonifie le dynamisme de ces espaces citoyens. «L’animation était pratiquement impossible avant cette année parce qu’on ne pouvait pas organiser d’événements sur rue d’avance en raison des mesures sanitaires qui évoluaient quotidiennement. Maintenant que les règles nous le permettent, on a ajouté de places pour s’assoir, ce qui était fortement découragé les années précédentes. Sur la rue Mont-Royal, il y a 900 places assises de plus et ça crée une différence majeure chez les gens dans leur volonté de fréquenter ces espaces», complète la conseillère.

Marianne Giguère explique aussi que sur l’Avenue Mont-Royal, plusieurs lots de bancs d’église ont été rachetés et remis en état de servir par des artisans locaux afin de les disposer un peu partout le long de la rue. La SDAMR s’est aussi procuré des télésièges du Mont Saint-Bruno pour les disposer de manière thématique près des ilots de rafraîchissement. «Cette approche a permis de créer des liens avec des artisans du quartier et de stimuler l’économie locale, ce qui est important pour le sentiment d’appartenance», renchérit-elle.

Satisfaction généralisée

Quant aux difficultés reliées à la mise en place des rues piétonnes, la conseillère est optimiste puisqu’elle ne constate aucun obstacle majeur, qualifiant les défis actuels d’ordre technique tout au plus. «Il y a toujours des commerçants qui ne sont pas ravis par les rues piétonnes mais le mécontentement diminue année après année puisque nous avons développé une certaine expertise dans le domaine et nous pouvons mieux répondre à l’insécurité des commerçants. Il n’en demeure pas moins que la grande majorité d’entre eux sont favorables aux espaces piétonniers», explique l’élue du Plateau-Mont-Royal.

Elle note au passage que les projets piétonniers demeurent imparfaits, particulièrement dans le cas de leur impact sur le trafic routier et sur les citoyens en situation de vulnérabilité. «C’est certain qu’il faut détourner des lignes d’autobus mais nous offrons des options alternatives pour répondre aux problèmes engendrés par la piétonnisation. Nous offrons par exemple le transport gratuit par l’entremise des taxis Eva pour les gens à mobilité réduite touchés par les déplacements des lignes d’autobus habituelles», précise-t-elle.

Pour terminer, Marianne Giguère Mais affirme qu’il n’y a pas d’autres projets piétonniers en branle pour l’instant, mais que cela pourrait changer dans les années à venir. «Peut-être que dans cinq ans on va être dans un contexte où davantage de piétonnisation sera possible. Nous demeurons ouverts à l’idée au niveau politique si les projets intéressent les différentes sociétés de commerce et de développement économique».

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Échos Montréal

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