Michèle Bouchard
Collaboration spéciale
La surenchère est devenue presque la norme dans l’achat d’une maison ou d’un chalet au Québec. Récemment, mon équipe a dû gérer plusieurs surenchères et j’ai donc décidé de vous en faire découvrir les petits secrets!
Lors de la mise en marché d’une propriété immobilière, ces jours-ci, beaucoup de propriétaires souhaitent une surenchère. La première étape de la mise en marché sera le choix du prix. Parfois, le prix demandé peut être fixé en dessous de la valeur marchande pour générer une surenchère, mais en tant que courtier je ne peux pas recommander cette stratégie. Elle est prohibée par l’OACIQ (Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec). Déontologiquement, un courtier se doit de faire une évaluation du bien à la juste valeur du marché et d’en faire part à son vendeur.
Puis, le courtier discutera de deux choses avec son vendeur: faire les visites seulement quelques jours durant la fin de semaine et fixer un délai précis pour recevoir les offres. Tout ceci doit être mentionné dans le contrat de courtage. Ceci est devenu la norme pour être efficace tout en offrant le plus de visites dans un laps de temps court. Même si cette pratique semble être avantageuse, elle a aussi ses inconvénients. Une visite de 15 minutes peut refroidir un acheteur en lui mettant trop de pression et donc le dissuader de faire une offre ou au contraire, l’amener à faire une offre rapide avec des conditions irréalistes qui peuvent causer des problèmes plus tard. Le vendeur qui désire accepter une offre à l’extérieur des délais stipulé dans le contrat peut s’ouvrir à des litiges.
Si le courtier inscripteur a son propre client acheteur, il ne peut, en aucun cas, lui accorder un traitement de faveur et divulguer des informations pour lui faire offrir le prix qui battra les autres acheteurs ou même faire simplement des sous-entendus. Si vous avez des doutes, vous pouvez porter plainte auprès de l’OACIQ.
Ensuite, durant la réception des offres, le courtier doit conseiller son vendeur en se basant sur les éléments des offres (le prix proposé, le ratio part de comptant/part de financement, les délais, la date d’occupation, etc.). Souvent les candidats acheteurs écrivent des lettres pour se présenter. C’est très bien pour que les vendeurs connaissent mieux les acheteurs potentiels, mais il faut faire attention de ne pas trop en écrire. Il faut être concis et honnête, car trop d’information peut aussi bien vous nuire que pas assez.
La préapprobation bancaire est un atout majeur dans tous les cas. Ça donne une bonne indication du budget de l’acheteur. Et dans une surenchère, ceci démontre au vendeur que vous êtes sérieux et prêt à vous engager.
Ne renoncez surtout pas à l’inspection. Ça peut vous coûter cher plus tard en ayant des surprises désagréables. D’ailleurs, depuis le 22 juin, l’OACIQ a rajouté des avertissements dans les formulaires des promesses d’achat en lien avec les inspections pour s’assurer que les courtiers informent correctement leurs clients.
Une fois que le courtier a reçu toutes les offres, il faut les passer toutes en revue avec le vendeur. Un courtier doit présenter toutes les offres en sa possession, même s’il pense qu’il y en a qui ne seront pas acceptées.
Quand il y a plusieurs offres je vous recommande d’accepter une offre en 2e rang s’il y en a une qui satisfait vos attentes, et ceci pour deux raisons : cela mettra plus de pression sur le premier acheteur pour qu’il respecte les termes de son offre et si jamais son offre n’aboutit pas le deuxième acheteur est lié avec la deuxième offre qu’il a signée.
Une fois une offre acceptée, le processus habituel des conditions suivra son cours pour aboutir à une belle transaction réussie.
Contact: [email protected] – mbouchard.ca
Bannière principale: Les bureaux de l’OACIQ
(Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec)