Le Stade Olympique a toujours suscité des commentaires depuis sa mise en service en fonction des Jeux olympiques de 1976, qui ont mis la Ville de Montréal et la Province de Québec sous l’éclairage planétaire et révélé au monde entier les attraits de la métropole.

Le Stade Olympique, août 2023 © Eva Blue – Tourisme Montréal

Signature visuelle incontournable de notre ville, le stade iconique entre l’avenue Pierre-de-Coubertin et la rue Sherbrooke a capté la curiosité de millions de visiteurs dès sa construction… et généré son lot ponctuel de controverses. Celles-ci se polarisent surtout sur le mat du stade et sur sa toile, source incessante de problèmes récurrents et ponctuels. Cela fait plusieurs décennies maintenant que se pose la réflexion sur la pertinence ou non de le moderniser, alors que l’on a déjà déversé des sommes astronomiques en réparations-diachylons au fil des ans. 

Et beaucoup sont d’avis que la simple chose à prendre en compte serait justement le coût estimé des réparations éventuelles, qui se chiffreraient à un milliard $, arguant que ce seraient des sommes prohibitives gaspillées que de fournir encore des fonds pour un complexe qui ne sert essentiellement qu’à présenter quelques matches de football, des compétitions de voitures ou de monster trucks, ou de temps en temps une occasionnelle exposition congressiste. 

Mais pour la ministre du Tourisme Caroline Proulx, l’attrait iconique et la notoriété touristique acquise par le Stade olympique depuis son inauguration il y a près de cinq décennies sont des atouts sur lesquels il serait vraiment pertinent de tabler. Elle estime en fait que le stade, bien géré et bien entretenu, pourrait devenir très rentable et que l’on a ainsi manqué le bateau à plusieurs reprises ces dernières années, citant en exemple la venue très médiatisée et lucrative de l’ultra populaire chanteuse Taylor Swift à Toronto. 

En 5 jours, avec une moyenne de 42 000 spectateurs chaque soir, dépensant chacun en moyenne 1600 $ pour la durée de leur séjour, ce sont ainsi 350 millions $ qui ont été générés au sein de la ville-reine, sans oublier une visibilité médiatique de première qualité. Mais pour ce faire à Montréal cependant, il faudrait impérativement rénover le stade pour de bon, et le moderniser avec tout l’équipement audiovisuel nécessaire. 

Et c’est là où le bât blesse pour certains. D’une tendance plus pessimiste et négationniste, ces opposants sont plutôt réfractaires à toutes formes d’investissements sportifs ou événementiels, comme par exemple quand il s’agit de dépenser quelques millions de dollars pour faire venir une équipe de la Ligue nationale de hockey dans la Ville de Québec et s’entraîner dans le beau Stade Vidéotron, dans l’espoir ultimement que la Vieille Capitale puisse un jour retrouver sa franchise des Nordiques. En affaires, quand on se borne à analyser superficiellement les coûts immédiats, on risque fort d’oublier qu’il s’agit d’un investissement, avec sa part de risques raisonnables, mais que c’est une démarche nécessaire quand on calcule sur le long terme et la rentabilité future. 

Il est indéniable que le Stade olympique est devenu une signature visuelle et symbolique de Montréal, apportant en outre une certaine vitalité primordiale pour l’Est de la métropole. Je crois qu’il est important de se sortir de notre mentalité de petit pain à la Séraphin des années ’30, et d’entamer de grands projets d’envergure, pour montrer au monde ce dont les Québécois sont capables, comme me l’avait souvent répété le créateur du Journal de Montréal, le regretté Pierre Péladeau.

Bannière principale: Le Stade Olympique en 2019 © Yves Tremblay

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Vincent Di Candido

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