Vincent Di Candido
Président, journal Échos Montréal
Ce mois-ci, dans les pages de notre journal, nous avons le plaisir de vous présenter une section spéciale avec les résultats de notre projet de concours de français sous le thème «Le français, une langue qu’on aime!». Fruit de presque un an d’organisation et de labeur, réalisé grâce au soutien du Ministère de la langue française, ce projet qui nous tenait à cœur consistait à promouvoir et effectuer un concours de français dans les écoles secondaires de l’arrondissement Ville-Marie, cette première mouture concernait cette année les étudiants de Secondaire 3 de ces écoles publiques.
Ceux-ci avaient l’opportunité de s’exprimer sur la thématique de la langue française, dans un texte de libre expression, entre 300 et 400 mots. Il nous fait grand plaisir d’en publier les résultats dans cette édition. La participation a été excellente et enthousiaste, et il s’est avéré un vent de fraîcheur et un privilège de pouvoir lire les opinions de ces nombreux potentiels journalistes & écrivains en herbe. En parallèle, nous avons au cours des derniers mois fait paraître une série d’articles pour illustrer la riche histoire de la Francophonie en Amérique du Nord et dans notre nation québécoise, et pour souligner les écueils qui ont parsemé le parcours de la magnifique langue de Molière, dans une province encerclée d’une mer anglophone tous azimuts.
Nous avons toujours été d’ardents défenseurs de notre belle langue, et cette idée que nous avons eu le bonheur de pouvoir mettre en application nous semblait particulièrement importante dans une ville cosmopolite comme Montréal, qui a la particularité d’avoir une perception différente du reste de la Belle Province, de par le nombre beaucoup plus élevé de citoyens anglophones et/ou allophones qui la composent, tous avec des modes de vie et des cultures différentes qui viennent enrichir la diversité de notre écosystème social. Sans oublier notre proximité avec les États-Unis, dont l’influence culturelle et la prépondérance économique se font ressentir partout sur la planète, particulièrement sur les nouvelles générations, et à plus forte raison chez nous, qui en sommes voisins.
Dans cette édition donc, nous vous présentons les trois lauréats-gagnants du concours, avec l’importante précision suivante: nous publions les textes tels quels, sans les changer ou en corriger les éventuelles fautes d’orthographe ou de grammaire. D’une part car nous trouvions important de conserver tout le charme et l’authenticité des mots de leurs auteurs, mais également car nous remettrons ces résultats au Ministère la langue française qui pourra s’en servir comme un précieux outil d’analyse pour mieux percevoir l’état de la langue française dans la métropole montréalaise.
Nous croyons par ailleurs que cette démarche inédite d’Échos Montréal peut aider le gouvernement et le Ministère de l’Éducation dans la réforme que celui-ci a entamée afin de perfectionner l’apprentissage scolaire, tout en s’assurant d’offrir plus d’effort humain conjugué à une adoption intelligente des nouvelles technologies, afin que l’étudiant ne devienne pas un simple robot programmé par l’intelligence artificielle. Et en terminant, je tiens à souligner que ce projet n’aurait pas été possible sans le support de moult intervenants, à commencer évidemment par l’aide financière du Ministère de la langue française du Québec ; mais également la collaboration précieuse du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) ; des enseignants qui se sont prêtés à l’exercice ; du panel de juges qui se sont tous dévoués avec gentillesse et talent, c’est-à-dire Georges Coulombe, Robert Astell, notre propre journaliste Samuel Larochelle, et la Commissaire à la langue française de la Ville de Montréal Noémie Dansereau-Lavoie ; de la propre équipe du journal, dont le responsable Bertin St-Amand, et bien sûr des étudiants eux-mêmes. À souligner que, outre évidemment les trois gagnants, tous les participants recevront un certificat-cadeau, ainsi que les écoles elles-mêmes pour pouvoir acheter du matériel scolaire ou organiser une activité. Sur ce, bonne lecture à tous!
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Noémie Dansereau-Lavoie
Commissaire de la langue française à la Ville de Montréal
Je félicite chaleureusement les jeunes participantes et participants à ce concours qui célèbre la richesse de notre belle langue commune. À chaque jour, vous contribuez par vos mots et votre énergie à faire vivre et rayonner cette langue française qui nous rassemble et nous unit. En ce mois de la Francophonie, célébrons sa vitalité, laquelle s’incarne dans toute sa pluralité et sa diversité. Merci au Journal Échos Montréal pour cette formidable initiative, et bon mois de la Francophonie !
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1er Prix
Emily Chavarria Madrigal
(école Pierre-Dupuy)
Depuis longtemps, les langues parlées changent et évoluent. Le latin, une langue très ancienne, est la racine de nombreuses grandes langues. Entre elles, le français. Même si l’anglais est la langue internationale, il est toujours important de préserver le français. Dans ce texte, on touchera deux aspects: L’importance de la préservation de cette langue et les moyens de la conserver.
En premier lieu, il est important de souligner que le Québec est une des seules provinces qui a le français comme langue principale. On est entouré de provinces anglophones, donc c’est déjà un grand accomplissement qu’on a pas perdu notre langue. C’est la langue des personnes qui ont bâti cet endroit et elle mérite d’être parlée. Elle est pleine de beaux mots qu’on ne saurait expliquer dans une autre langue. C’est aussi un changement qui nous diffère des autres et garde en vie le fait que le français fait parti de nos descendants. Une langue est une identité. En la laissant disparaître, on laisse notre identité partir et celle des ancêtres du Québec.
Maintenant, comment garder le français en vie parmi tant d’autres langues? Les jeunes d’aujourd’hui ne voient peut-être pas l’importance dans ça, mais on peut quand même les aider à ne pas perdre cette belle langue. En utilisant les choses qu’ils aiment comme la musique, les jeux-vidéos, les films etc. On peut leur démontrer que le français est une perle! Après tout, ils sont le futur qui va garder le Québec peuplé. Pour ceux qui aiment l’histoire, on peut leur présenter celle du Québec et ainsi ils veront comment le français s’est développé. Aussi, on devrait arrêter de les condamner pour la façon que le français est parlé entre eux. Si, la beauté originelle de cette langue ne devrait pas être perdue, mais il faut comprendre qu’il y a pleins d’origines différentes pami les jeunes et celles-ci vont se présenter dans leurs manières de parler. Au lieu de les maudir, corrigeons-les!
Bref, tout ça pour dire que le français est important car il est la langue des ancêtres du Québec et aidons les jeunes à le garder vivant!
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2e Prix
Ihhadim Moustapha Fall
(école Pierre-Dupuy)
Le français n’est pas qu’une langue, il est un art de vivre, une façon de s’exprimer et chanceuses sont les personnes qui parlent la langue française. Le français est une des choses que je chérs le plus au monde et ça me ferais le plus immense des plaisirs de le transmettre à qui que ce soit. Cette langue est une partie plus qu’importante de notre culture et nous ne serions pas si ce n’était pour le français. La langue française nous définit, nous les franco-Canadiens et nous sommes plus qu’heureux de la représenter. Nous nous exprimons en français, pensons en français et rêvons en français et ce, à tout jamais. La langue de Molière est un trésor que nous chérissons et chérirons. Il fait parti du patrimoine français et persiste grâce aux gens comme nous, qui nous dédions au français.
Cette langue est sans fin et ne cessera de nous surprendre. Décrite comme le language de l’amour, le français nous réunis tous autant que nous sommes. Le français est la cinquième langue la plus parlée au monde entier, avec environ deux cent quatre-vingt million de personnes qui parlent français, dispersés partout dans le monde. Et ce nombre ne fait que croître. Le nombre de personnes parlant le français augmente de jour en jour. Car le français est une langue intrigante qui séduit de plus en plus de personnes chaque jour.
J’aime le français car c’est la langue avec laquelle j’ai grandis. Je communique, j’écris et je m’exprime en français tous les jours depuis que je le parle couramment. Et je n’échangerais le privilège de parler français pour rien au monde. Je continuerai à jamais d’apprécier le français et de partager ma culture avec tout le monde.
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3e Prix
Laure-Masha Petion
(école Pierre-Dupuy)
C’est cette langue qui nous distingue des autres. Elle nous rend unique. Pourquoi faut-il préserver notre chère langue, le français. Dans ce texte, nous allons aborder les deux aspects suivants: l’identité sociale et l’extinction de la langue.
Premièrement, la langue française est importante, car elle nous permet de garder notre identité auprès des autres provinces. Par exemples, au Canada il y a 10 provinces et seulement l’une d’entre elles parle une langue différente. Le Québec. Grâce à notre langue nous pouvons être reconnus plus facilement. Il faut aussi la préserver car c’est une partie de nous.
Deuxièmement, si notre langue disparaît, une partie de nous disparaît aussi. En tant que Québécois il faut la préserver, car elle fait partie de notre identité. L’enlever serait comme se trahir. Nous savons tous qu’au Québec, notre langue est l’une des choses les plus importantes. Il y a des siècles, nos ancêtres se sont battuts contre les Anglais pour ne pas adopter leur langue et leur culture. Si, malheureusement, notre langue officielle deviendrait l’anglais cela serait comme si nous nous étions jamais battuts pour notre province. Même à ce jour, l’anglais commence à devenir de plus en plus populaire. Mais nous faisons tout pour préserver notre chère langue. Bref, en tant que Québécois notre devoir est de protéger notre langue jusqu’au bout.
Finalement, il faut préserver le français car elle nous sert d’identité sociale et elle fait partie de nous. Elle est encrée en nous. En fait, la langue française, est comme une bousole: elle nous sert de guide et grâce à elle nous pouvons aller partout.
Félicitations !
à tous les participants
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La Francophonie
en quelques mots
La Journée internationale de la Francophonie met à l’honneur, le 20 mars prochain, la langue et la culture francophones: l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la Francophonie.
En 1880, dans son ouvrage France, Algérie et colonies, le géographe français Onésime Reclus cite pour la première fois la «francophonie». Ce terme lui vient du constat géolinguistique selon lequel il existe de nombreux parlants français en dehors de l’Hexagone. Ainsi, à son origine, la Francophonie est purement linguistique. Elle désigne l’ensemble des populations parlant le français.
Cette définition a connu un renouveau dans les années 1960. Léopold Sédar Senghor, Hamani Diori, Habib Bourguiba et Norodom Sihanouk ont impulsé une Francophonie politique et multilatérale. Elle regroupe 88 États et gouvernements qui mettent en œuvre, sous la coupe de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), des actions de coopérations interétatiques au service de la paix, de la solidarité et du développement durable. Ce projet multilatéral de pays membres ayant le français en partage témoigne au monde, de la diversité et de la richesse des différentes cultures francophones. En effet, l’Observatoire de la langue française (OLF) compte 321 millions de francophones sur les 5 continents dans son rapport de 2022 intitulé «la langue française dans le monde».
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Micro-trottoir –
Le poids de la langue française
pour des étudiants montréalais
Ce sondage n’a pas la prétention d’avoir la rigueur attribuée à des maisons de sondage, mais il indique une certaine tendance de la nouvelle génération, particulièrement dans la région métropolitaine. Montréal, le 28 février 2024 – Sept étudiants montréalais sur 10 portent une grande importance à l’utilisation du français dans leur quotidiens.
Parmi les répondants à un sondage sur la fréquence d’utilisation du français dans leur quotidien mené par deux des journalistes d’Échos Montréal auprès d’une cinquantaine de personnes de 19 à 35 ans à l’Université de Montréal, 73% des interviewés affirment utiliser le français à «tous les jours», contre 17% qui le parlent souvent. Plusieurs explications s’en dégagent. En dehors de l’attachement à ce que nombreux ont qualifié de «belle et grande langue», le français se caractérise comme principal moyen de communication des participants. Pour ceux qui n’utilisent pas le français à tous les jours, c’est au travail et à l’université qu’il leur est indispensable. En dehors de ces horaires, ils disent jaser dans leur langue maternelle ou en anglais. «Le bilinguisme est une richesse» fait remarquer Félix, étudiant en médecine.
L’indépendance du Québec: un vieux débat toujours d’actualité
Un constat unanime se dresse de ce sondage: tous s’accordent pour dire qu’il est important de conserver et défendre les particularités de la langue de Molière. Pourtant, cet argument qui est l’un des plus avancés du Parti Québécois pour l’indépendance du Québec n’est pas toujours partagé. Plus de 40% des étudiants interrogés sont contre le détachement de la province du Canada. La situation économique et politique du Québec fait craindre la plupart d’entre eux. De plus, nombreux se posent la question de la représentation et position à l’international du Québec. Quel poids ferait-il? Quelle crédibilité arborerait-il aux côtés du Canada? Quelques-uns ont même signalé leurs inquiétudes quant aux relations futures qu’entretiendraient le Québec et le Canada.
Pour Louna, étudiante en sociologie, «une relation amicale» promise entre les deux entités serait une condition concluante pour faire basculer son vote en faveur de l’indépendance de la Belle Province. Ce scrutin positif, souvent porté par le fait que la culture, l’histoire, la langue et le vivre-ensemble du Québec est bien différent du reste du Canada.
Presque la moitié des participants s’est montrée indifférente ou sans avis sur la question. La plupart ne se sentent pas assez informés pour prendre une position radicale quant à ce vieux débat. Un bon nombre des étudiants immigrants ne pensent pas avoir leur mot à dire sur cette problématique qu’ils n’estiment pas la leur. Quelques-uns se sont osés au «contre» en raison des frontières qu’engendrerait une indépendance concernant leur mobilité.
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Le journal Échos Montréal est fier de vous annoncer la publication prochaine des résultats obtenus dans notre concours de la langue française. C’est un projet qui a obtenu l’aval du Ministère de la Langue française ainsi que l’aide précieuse du Centre de services scolaires de Montréal (CSSDM), et qui consiste à demander aux élèves de secondaire 3 de trois écoles de l’arrondissement Ville-Marie, soit Jeanne-Mance, St-Henri et Pierre-Dupuis, de composer un bref texte d’environ 250-300 mots pour expliquer en leurs termes ce que représente le français pour eux et l’importance que cette langue magnifique revêt dans leur quotidien.
Tous les élèves recevront un prix de participation, et après une analyse par les enseignants pour déterminer les plus méritants, les textes seront ensuite transmis à un comité d’experts qui sélectionnera trois lauréats. Et ces gagnants, en plus de mériter des prix, verront leurs textes être publiés dans les pages du journal Échos Montréal de l’édition mars 2024. Puis une analyse sommaire sera finalement remise au Ministre de la langue française Jean-François Roberge. Analyse qui pourra servir d’outil supplémentaire au Ministère pour modifier l’apprentissage ou apporter des correctifs dans l’enseignement de la langue française au secondaire.
Ce grand projet n’aurait pu avoir lieu sans l’apport précieux du CSSDM, des enseignants, du comité d’experts, et bien sûr des élèves eux-mêmes, que nous remercions tous de se prêter à l’exercice. Également un grand merci en particulier pour le Ministère de la langue française pour l’acceptation de ce projet, malgré que la consultation de cette année ait été un peu plus difficile que prévue en raison de l’arrêt par la grève et les négociations entre le gouvernement et les syndicats des enseignants. Nous espérons que cela soit un projet récurrent pour les prochaines années.
Par ailleurs, voici la composition du Panel de juges-experts:
Georges Coulombe: Président du Comité, entrepreneur, gestionnaire immobilier et homme d’affaires bien connu ayant participé à de nombreux comité consultatif depuis quatre décennies.
Noémie Dansereau-Lavoie: Commissaire à la langue française à la Ville de Montréal. A également occupé plusieurs fonctions d’importance au sein de différents cabinets ministériels.
Robert Astell: Président de la SDC du Vieux-Montréal, co-fondateur du Cabinet d’avocats Astell Caza De Sua ; Président du C.A. de la Cantine St-Jacques venant en aide aux sans-abris.
Samuel Larochelle: Écrivain-romancier auteur de plusieurs nouvelles et de six romans, journaliste à Échos Montréal, chroniqueur, poète et scénariste, conférencier et animateur.
Patricia Garceau: correctrice & rédactrice pour la revue l’Amecqdote et représentante de l’AMECQ, l’Association des médias écrits communautaires du Québec.
Ce projet est rendu possible avec l’apport et la collaboration du Ministère de la Langue Française du Québec.