Chaque année, la fin d’octobre marque en quelque sorte l’apogée de la rentrée automnale, une période dynamique et festive qui culmine avec la Fête de l’Halloween. 

Nous vous invitons à ce sujet à aller visiter nos Archives dans l’édition d’Octobre 2021 (pages 12 et 13, ou simplement en cliquant ce lien pour voir les articles directement), où vous pourrez retrouver notre enquête sur les divers fantômes qui hantent les rues de Montréal, ainsi que l’excellent texte de notre journaliste OBC qui explique d’une manière plus générale les origines de cette grande fête païenne autrefois nommée Samain, et qui sous l’impulsion religieuse au Moyen-Âge sera renommée Fête de la Toussaint, ou All Hallow’s Eve en anglais, d’où sera tirée la contraction «Halloween».

En attendant, voici quelques suggestions d’activités ludiques que vous pourriez faire dans le cadre de l’Halloween. 

Pendant tout le mois d’octobre (jusqu’au 30 octobre), les plus courageux sont conviés à essayer de s’échapper des Maisons Hantées et aller affronter leurs peurs des zombies, vampires, goules, squelettes et aux autres monstres au Festival de la Frayeur à La Ronde, où celle-ci prend des airs plus particulièrement lugubres une fois la nuit tombée. Dans le même esprit fantastique, vous pourrez aussi profiter, le 29 octobre prochain, sur la rue Masson de 11h à 16h, de l’événement Massonloween, pour toute la famille, où vous pourrez découvrir divers contes d’Halloween, et explorer les tunnels des mystères (un version enfant et l’autre version adulte). 

Évidemment, qui dit Halloween, implique aussi les incontournables créations cinématographiques d’horreur. Il y a bien sûr la programmation télévisuelle variée axée sur cet événement, que ce soit à Frissons TV ou autres, qui nous présente assidument les classiques du genre tels la série Halloween initiée par le réalisateur John Carpenter, et les nombreux autres «slasher movies», ces films avec des assassins en série, qui ont souvent un caractère un peu surnaturel comme Freddy Krueger et les Cauchemars sur la rue Elm, ou Jason Voorhees, le monstre meurtrier du Camp du Lac Crystal et figure emblématique de la franchise des Vendredi 13. En outre, plusieurs cinémas et mêmes salles de théâtre de la métropole présentent ponctuellement une programmation orientée sur l’hémoglobine et l’occulte. À commencer par l’incontournable Rocky Horror Picture Show, comédie musicale devenue culte depuis 1975, et que le théâtre Mainline, sur le boul. Saint-Laurent, présentera du 20 au 31 octobre. 

Musée Marguerite-Bourgoys © archivesvirtuelles-cnd.org

Dans une même veine, toute en musicalité, les musicophiles du glabre et de l’angoisse volontaire ne voudront surtout pas manquer, le soir même de l’Halloween le 31 octobre, le spectacle Candlelight Halloween: compositions hantées à la lueur des bougies, présentée à l’iconique chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours (chapelle et musée Marguerite-Bourgeoys). Il s’agira d’une expérience sonore et visuelle des plus uniques alors que, dans ces lieux magnifiques éclairés à la simple bougie, y seront interprétées par un talentueux quatuor à cordes diverses compositions sur le thème de l’horreur et de l’Halloween, dont certains classiques comme Psycho, le Thriller de Michael Jackson et bien sûr, le fameux thème éponyme du film de John Carpenter. 

Vous voulez quelque chose de plus relaxe pour cette célébration costumée? Alors une visite s’imposera au magnifique Jardin Botanique de Montréal, qui tout au long du mois d’octobre vous présentera ses Frissons d’Halloween. Petits et grands pourront s’y transporter dans un monde magique, le refuge de l’Ensorceleur, peuplé de créatures étranges et haltes merveilleuses comme l’arbre-fantôme, le sentier des charaignées et le tunnel des vargouilles. Vous serez aussi invité à participer à une quête spéciale, à partir à la chasse aux ensorceleurs, à tout apprendre sur la vie et la mort des citrouilles, à participer à un atelier de potions, et même à assister à un tout nouveau spectacle, celui de Frisson l’écureuil.!.  

Plusieurs musées montréalais proposent par ailleurs en octobre des expositions & activités en rapport avec l’Halloween. Comme par exemple le Musée Pointe-à-Callière, dans le Vieux-Montréal, qui les fins de semaine du 22 – 23 et du 29-30 octobre, présentera son excellent spectacle La légende de Mc Tavish, un puissant homme d’affaires mort en 1804, mais dont on raconte que l’esprit hante encore certaines rues de Montréal pour y allumer des réverbères et faire peur aux passants car il aurait conclu un pacte avec l’Enfer. Toujours au Musée PÀC, vous pourrez savourer quelques anecdotes délicieusement effrayantes le 28 octobre, lors de la conférence Cimetières de Montréal relatant l’histoire des deux plus anciens cimetières de la ville, en compagnie de l’historienne Anna Sheftel et de l’archéologue Louise Pothier.

Château Ramezay – Espèces de Courges! © Michel Pinault

Et finalement, le Musée Ramezay, qui lui vous égayera grâce l’amusante exposition Espèces de Courges!, qui comme son nom l’indique vous enseignera tout ce qu’il y a savoir sur les cucurbitacées. Vos petits bouts de choux pourront également y rencontrer un sympathique «potimarron» (courge de couleur orange dont le goût est comme un mélange entre le potiron et la châtaigne) nommé Rougenelle, qui révélera dans la joie et la bonne humeur les caractéristiques et les usages, parfois étonnants, de cette famille de plantes qui nous procure certains des fruits et légumes les plus savoureux qui soient, comme le melon, la courge, le concombre… et bien sûr la citrouille!  

LE SAVIEZ-VOUS? 

Et justement parlant de citrouille, savez-vous d’où vient cette tradition de Jack-o’-Lantern (Jacques la Lanterne) et de l’utilisation des citrouilles pour l’Halloween? 

C’est en fait dérivé d’un conte irlandais, celui de Jack L’Avare, qui par deux fois aurait trompé le Diable. Désirant boire tout son saoûl, mais pingre de nature, Jack l’Avare aurait négocié avec le Diable pour que celui-ci se change en pièce de monnaie, ceci afin qu’il puisse s’acheter à boire. Sauf que Jack aurait par la suite décidé de garder l’argent et de le mettre dans sa poche à côté d’un crucifix d’argent, emprisonnant ainsi le Diable dans cette forme et ne le libérant que sous la promesse qu’il ne dérangerait pas Jack pendant un an et qu’il ne réclamerait pas son âme en cas de décès. 

Un an plus tard, Jack trompa à nouveau le Diable en le faisant grimper à un arbre pour cueillir un fruit, mais l’empêchant ensuite de descendre après avoir gravé une croix dans l’écorce. Cette fois, Jack demanda une période de dix ans en échange de permettre au Diable de s”échapper de ce piège. Malheureusement, il mourut peu de temps après. Dieu, qui ne voulait pas récompenser une personne d’aussi piètre valeur morale que Jack lui refusa l’entrée au Paradis. Et le Diable, plein de rage et de fureur de s’être laissé berner à deux reprises par Jack, et lui ayant promis de ne pas récolter son âme, décida de ne pas non plus lui permettre d’aller en Enfer. En lieu et place, il le condamna plutôt à errer perpétuellement dans la nuit, avec seulement un charbon ardent pour éclairer son chemin. Jack plaça le charbon ardent dans un navet taillé en une lanterne improvisée et parcourt le monde depuis, errant seul et terrifié dans la frontière entre le monde des morts et celui des vivants. Écossais et Irlandais ont par la suite repris cette légende à leur compte, accrochant de telles lanternes improvisées, taillées de visages et rictus épeurants afin de chasser Jack L’Avare et les autres mauvais esprits du même genre, et se déguisant également en fantômes afin de ne pas être reconnus par ceux-ci. Ils ont emporté cette tradition avec eux lorsqu’ils sont venus s’établir en Amérique du Nord, et c’est alors qu’au lieu du navet, plus rare à l’époque, le choix de la citrouille s’imposa, plus abondante et volumineuse, et également plus facile à évider et tailler. Joyeuse Halloween à tous! 

À propos de l'auteur

Francois Di Candido

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