Nous vivons dans une période où la frustration prédomine, avec des violences quotidiennes, de la tourmente sociale planétaire et un milieu politique continuellement décevant, avec des dirigeants pour la majorité indifférents au sort des citoyens qui les ont élus. Le Canada s’inscrit lui aussi dans cette même mouvance, tout comme, plus proche de nous, le Québec et particulièrement Montréal, qui n’échappent pas à cette tendance de tout promettre en campagne électorale, pour ensuite ne plus tenir compte de sa parole et de ses promesses une fois au pouvoir.
C’est alors qu’après avoir été élu, chaque représentant politique nous sort la même vieille rengaine budgétaire, indiquant avoir constaté moult mauvaises surprises engendrées par les élus précédents, qui ont chaque fois laissé les finances dans un état lamentable. En somme, même si les périodes changent et se succèdent, les méthodes, elles, demeurent les mêmes.
Ainsi, même si les Canadiens ont fait le choix de se doter d’un contenant radicalement différent via un Premier Ministre Trudeau plus jeune et dynamique, et fervent amateur de selfies comme toutes ces vedettes de l’écran que l’on place sur un piédestal, le contenu lui offre au fond le même vide abyssal, où l’apparat l’emporte sur les réalisations, où la vacuité du propos prend toute la place alors qu’on y va d’innombrables et fougueuses promesses en campagne électorale pour ensuite faire semblant de perdre la mémoire et les oublier une fois élu. La seule constante semble être de se conformer invariablement sans réfléchir aux impératifs d’un multicuralisme extrémiste, où les intérêts des minorités sont constamment favorisés contre ceux de la majorité, sans forme de réflexion plus approfondie ou d’argumentaire logique. Simplement être multiculturel pour s’afficher parfaitement mondialisé, aseptisé, une vision fédérale qui curieusement ne semble cependant jamais s’étendre à la francophonie québécoise.
Cela dit, ce n’est pas mieux justement du côté de la gouvernance du Québec, alors qu’on navigue dans les controverses avec les mesures économiques radicales prises ces dernières années ; la perpétuelle obésité de l’appareil étatique ; ou l’éternelle crise des soins hospitaliers, avec des médecins dont la profession est louable certes, mais qui disposent maintenant de revenus indécents, après les diverses augmentations consenties pour le moindre acte médical, voire même pour le simple fait – normal pour tous les autres travailleurs professionnels de la société ! – d’arriver à l’heure au travail ou de s’habiller en jaquette et de porter des gants comme le requièrent leurs fonctions.
Remarquez qu’on ne peut guère plus se consoler au niveau municipal, quand à Montréal la controverse est déjà à l’avant-scène pour la nouvelle mairesse Valérie Plante, même si elle n’est en poste que depuis trois mois, alors qu’on voit les promesses de la campagne électorale fondent plus vite que neige au soleil.
Dans ce dernier cas, il faut cependant reconnaître que la nouvelle administration a hérité du bilan de l’ancienne administration Coderre, qui a laissé un trou béant dans les finances, gracieuseté des dépenses pharaoniques de certains Rois-Soleil pour l’organisation des festivités du 375ième anniversaire de Montréal, un événement monté en épingle et qui a ultimement coûté des centaines de millions de dollars inefficacement – et inutilement – dépensés, incluant le désastreux épisode de la course automobile électrique Formule E, ayant paralysé la circulation dans la ville. Il faut accorder le temps à la nouvelle mairesse de mettre son plan en marche et seul le long terme nous indiquera la réelle compétence de son administration.