La décision prise par le maire Coderre de stopper aussi brutalement l’activité des calèches dans le Vieux-Montréal, en faisant un moratoire, était vouée à l’échec. Le juge Kirkland-Casgrain n’avait pas d’autres choix que d’annuler cette prise de décision arbitraire, qu’on justifiait en mettant de l’avant l’argument du grand nombre de chantiers dans le quartier, pourtant prévus depuis longtemps. Le comble étant que la Ville, tout en sachant cela, avait accordé des permis aux caléchiers pour la saison estivale au mois de mars dernier.
On peut comprendre l’agacement du maire devant l’incurie de plusieurs caléchiers, mais ceux-ci représentent néanmoins une carte de visite touristique de Montréal. Gouverner, c’est avoir le sens des responsabilités et prôner la recherche de solutions responsables. L’affrontement dans une décision unilatérale arbitraire sans consultation ne pouvait que conduire à l’impasse. D’autant plus que l’administration municipale est en grande partie responsable de cette situation.
Depuis deux décennies, les différents intervenants, et moi-même, en tant que président des commerçants, avons fait plusieurs suggestions à la table de concertation, avec des représentants de la Ville de Montréal, en plus de rapporter dans le journal Échos Montréal les préoccupations légitimes du Maire et les négligences récurrentes dans ce dossier. Ces négligences sont bien connues : la maltraitance des chevaux, la propreté et l’habillement, le volet historique bâclé, le manque d’inspecteurs…
L’administration municipale de Montréal avait toute la latitude de préparer en consultation, avec différents intervenants, des nouvelles règles dès la fin de la saison 2015. À cet égard, comme l’indique le directeur général de la S.D.C. Mario Lafrance, il serait pertinent de regarder la Ville de Québec, responsable des atolls pour chevaux et qui surveille de manière plus rigoureuse la non-maltraitance de ces animaux.
Enfin, côté humain, il est un peu immoral et cruel de punir tous les caléchiers sans distinction et leur enlever, presque du jour au lendemain, leur gagne-pain. Ceci en plus de dénaturer ce service touristique qui est en place depuis plusieurs dizaines d’années, et qui demeure une attraction prisée. Surtout en cette année 2016 qui doit servir de rodage, en vue du 375ème de Montréal.
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