Michèle Bouchard
Collaboration spéciale
Elodie Bouchard
Collaboration spéciale
La neige s’entasse, les tempêtes se succèdent et même si les journées rallongent, la lumière se fait toujours rare. La météo se reflète dans notre bon vieux marché immobilier et monde financier qui eux aussi sont en hibernation. Le nombre de transactions dans la région de Montréal a baissé de 37% en décembre 2022 par rapport à décembre 2021. Par catégorie, on retrouve une baisse de 32% pour les unifamiliales, 40% pour la copropriété et 52% pour les plex.
Ces baisses, historiquement importantes, traduisent un attentisme certain des acheteurs et des vendeurs. Les vendeurs attendent une stabilisation du marché immobilier et les acheteurs attendent une baisse des prix. Quand on voit que le nombre d’inscriptions en décembre a augmenté de 60% pour décembre 2022 par rapport à décembre 2021, toujours selon l’APCIQ, on est en droit de penser que les acheteurs ont raison et que les prix vont baisser.
On notera cependant que même s’il y a des baisses de prix, on sera toujours au-dessus des niveaux prépandémiques. Selon une étude de Royal Lepage, publiée le 13 janvier, le prix médian des propriétés au quatrième trimestre 2022 affiche une hausse de 13,8% par rapport à décembre 2020 et une hausse de 17,2% par rapport à décembre 2019.
Seuls les loyers résidentiels vont augmenter de façon significative. On parle d’environ 5% pour l’année 2023, car les propriétaires vont vouloir répercuter sur les locataires les hausses de taux d’intérêt, des assurances et des évaluations municipales. Sans oublier que le locataire traditionnel fait face à la concurrence des candidats locataires qui ne peuvent pas acheter un appartement à cause des taux d’intérêt élevés.
Les statistiques annuelles par catégorie de l’APCIQ sont elles aussi intéressantes. Le prix médian pour la catégorie unifamiliale a augmenté de 11% en 2022 comparé à 2021 en passant de 495 000$ à 550 000$, de 10% pour la catégorie copropriété en passant de 360 000$ à 395 000$ et de 8% pour la catégorie plex en passant de 690 000$ à 746 750$.
Côté récession les avis sont très partagés, ça me donne le vertige quand je lis les gros titres. Selon un sondage de PricewaterhouseCoopers, auprès de 4 410 leaders dans le domaine des affaires au forum Mondial de Davos, 73% considèrent que la croissance dans le monde va connaitre un ralentissement important. Ensuite, Kristalina Georgieva, directrice du FMI, a déclaré que les perspectives de l’économie mondiale se sont améliorées.
David Rubinstein, milliardaire et cofondateur du groupe Carlyle, a déclaré qu’il n’y aurait pas de récession aux États-Unis. Deloitte prédit une récession au Canada pour 2023. Desjardins prédit une récession au Québec pour 2023.
Douglas Peterson de son côté, directeur général de SP Global, a déclaré qu’il y aura une récession mondiale, mais que la réouverture de la Chine, suite au coronavirus, permettra de rendre cette récession très «douce». On ne sait plus où donner de la tête avec toutes ces opinions.
Et l’immobilier au Québec dans tout ça, me direz-vous.?. Selon la RBC le marché immobilier canadien, à moyen terme, est toujours en mode de «correction». Les taux d’intérêt sont toujours très élevés, la dernière hausse de 25 points de base, de la banque centrale amenant le taux directeur à 4,5%. Je pense aussi que nous sommes en mode «correction» à court terme, mais que sur le long terme l’immobilier sera toujours un excellent investissement.
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