Et voilà, déjà 2019 s’achève et nous sommes à l’aube d’une nouvelle année, et même d’une nouvelle décennie. Tradition oblige, posons-nous quelques instants pour savourer un bon café, et prendre le temps de faire un bilan d’une année qui fut riche en événements et fertile en émoti ons.
Voici mon Top 5 plus et moins de 2019 :
NÉGATIFS
-5 : Pour débuter mon classement des Négatifs 2019 : nous en parlions déjà en 2016, puis 2017 et 2018, mais force est de constater que la lamentable saga du «Brexit» a perduré de plus belle en 2019. Après avoir eu raison de la Première Ministre Théresa May, c’est maintenant le fantasque Boris Johnson – qui semble souvent se prendre pour un émule de Donald Trump -, qui vient s’y casser les dents. La triste valse-hésitation continue pour les Britanniques…
-4 : Le Canadien de Montréal. Qu’il est désolant de suivre cette équipe autrefois glorieuse, dans ce qui est maintenant la huitième année du « plan quinquennal » de Marc Bergevin, dont les trois dernières saisons où on a manqué les séries. Dans toute autre entreprise, une performance aussi médiocre aurait valu un congédiement. Mais bon, en même temps, on peut comprendre l’immobilisme de Geoff Molson : les finances vont bien, l’organisation continue d’engranger des profits indécents et les fans continuent bien docilement d’affluer, même si on leur offre une équipe très moyenne (malgré un perpétuel 8 M $ disponible sous le plafond salarial car M. Bergervin trouve ça « trop dur » de négocier des transactions), que le prix des billets est scandaleusement élevés et qu’il en coûte maintenant près de 20 $ pour une bière et 2 hot-dogs pour cette activité qui n’a plus grand chose de familial pour le portefeuille.
-3 : Météo & Urbanisme : Partout sur la planète, la météo est devenue folle. Des tempêtes de neige à répétition aux Etats-Unis, des sécheresses plus hâtives en Europe, inondations, grêle, la météo s’emballe plus que jamais, avec notamment le plus chaud mois de juin enregistré dans l’histoire moderne. Le Québec et Montréal n’y échappent pas, avec l’hiver passé des cumulations de neige frôlant les records. Et si, dans le cas de notre métropole on additionne en plus la trame urbaine toujours aussi chaotique des incessants et innombrables travaux de voirie à répétition, mais dont la planification semble plus que jamais souffrir d’un manque de logique ou de coordination, et même de la plus élémentaire diffusion d’informations, on peut comprendre la frustration de bon nombre de Montréalais, qu’ils soient résidents ou commerçants.
-2 : Petite surprise au numéro 2 car l’homme est si consternant que plusieurs s’attendraient de nouveau à le voir au Top 1 mais … Donald Trump bien sûr ! Le flot continuel des déclarations outrancières, misogynes, racistes, tendancieuses de ce menteur pathologique n’arrive même plus à éveiller l’indignation citoyenne tellement on y est anesthésié. En l’espace de deux ans, le triste personnage est parvenu à détruire le système de santé américain; instaurer des lois catastrophiques pour l’environnement; s’est aliéné l’OTAN et toute la communauté européenne; a insulté à moult reprises ses voisins et alliés naturels des USA, le Mexique et le Canada; et d’une manière générale a grandement contribué à instaurer malhonnêteté et intimidation au sein de l’appareil gouvernemental américain, et cynisme dans la population; tout en dénonçant à tous vents des « Fake News » dont il est lui-même directement responsable. Malheureusement, tel qu’on le voit dans l’actuel laborieux processus d’Impeachment, on trouve là un parfait exemple de l’adage voulant que plus on répète des mensonges, plus ils ont des chances d’être crûs et acceptés ou de faire douter la population.
-1: En tête de liste des moins 2019, tendances non seulement nuisibles, mais potentiellement dangereuses : la censure à outrance et l’auto-flagellation. Mais qu’est-ce donc que cette époque fragile où tout est prétexte à s’offusquer et où sont rois les « Indignés Professionnels », qui paraissent n’avoir pas d’autre but dans la vie que d’être outrés et de voir de la discrimination à propos de tout et de rien ? Et c’est ainsi que l’on multiplie les accusations ridicules d’appropriation culturelle tous azimuts; que l’on reproche à tout un chacun des photos de déguisements portés à des époques où les mœurs étaient différentes; qu’on censure des murales artistiques historiques; qu’on veut recouvrir le sexe des œuvres d’Art antiques; qu’on tente de réécrire l’Histoire pour en camoufler les noirceurs passées. Tout aussi navrant est que plus personne ne semble avoir assez de bon sens et de courage pour se rebeller contre les écarts extrémistes de cette tendance souvent débile (ex. : être accusé(e) de « grossophobie » simplement pour avoir été content(e) envers soi-même d’avoir perdu du poids et d’être en meilleure santé !). Le sport national des politiciens et des artistes semblent donc être devenu l’auto-flagellation publique. J’aurais bien envie de suggérer à tous ceux qui contribuent à ce climat malsain de lire deux romans : 1984, de George Orwell; et Fahrenheit 451, de Ray Bradbury.
POSITIFS
+5 : Simone Biles : Par le passé, j’ai souvent inclus dans mon Top 5 des athlètes d’exception comme Michael Phelps et Usain Bolt, qui redéfinissent leurs sports tellement ils sont dominants. Simone Biles entre dans la même catégorie. Quelle athlète exceptionnelle ! Une extra-terrestre tant tout lui semble facile. La jeune femme domine toutes ses disciplines en gymnastique et compte même plusieurs mouvements qui portent son nom car elle est la seule à pouvoir les réaliser. À 22 ans, elle est déjà la gymnaste la plus médaillée de l’Histoire. D’autant plus admirable quand on sait ce qu’elle a enduré dans la foulée du mouvement #MeToo alors qu’elle fut une des très nombreuses victimes de l’odieux ex-médecin de l’équipe olympique américaine, Larry Nassar, qui purge présentement une peine de 60 ans pour ses crimes.
+ 4: Le Journal Échos Montréal. Eh oui, c’est mon bilan alors je me permets cette petite séance qui va ressembler à ces discours de remerciements des acteurs qui gagnent des oscars ! Alors que le journal a soufflé 26 bougies déjà cette année et à l’orée d’une 2020 qui s’annonce très bonne, je tenais à remercier tous les ami(e)s du journal qui contribuent à son succès et sa longévité, Michèle et Élodie, Brigitte et Orly, Martin, Carole et tous les autres, de même toute l’équipe du journal, Bertin, François et Benoît, Laurent et Nathalie. Sans oublier bien sûr le Président et la vice-présidente du journal, Vincent et Mercedes, possédant tous deux une générosité et une force de caractères remarquables, et sur qui les années ne semblent pas avoir de prise.
+3 : Maripier Morin. Que l’on adore la jeune femme pour sa spontanéité et son courage, ou qu’on la juge agaçante pour certains qui la trouvent trop présente dans les médias, nul ne peut nier que le parcours de cette travailleuse infatigable est hors du commun. Apparue dans l’œil médiatique québécois via sa participation à Occupation Double, elle est littéralement en train de se construire un empire, seule à la force de ses poignets. Presque tout ce qu’elle touche lui réussit et il est probable que plusieurs de ses déjà-nombreuses réalisations pourront s’exporter et trouver leurs échos à l’étranger. Il y a de bonnes raisons d’être fiers des succès de cette pétillante Québécoise.
+2 : La CAQ. Remarquable performance de François Legault et des Caquistes, qui ont remporté la victoire, majoritaire qui plus est, lors des élections provinciales pour la première fois de leur histoire. Il était incompréhensible que malgré toutes les histoires de corruption, de favoritisme partisan et d’arrogance passée, les Libéraux soient encore aux rênes du Québec. Ce changement de garde souffle un vent nouveau et fait du bien. Le Premier Ministre démontre déjà tout son sérieux à défendre d’abord les intérêts québécois, que ce soit pour le portefeuille des citoyens, en santé ou pour l’identité québécoise. Et puis, quand était la dernière fois que vous avez vu un politicien d’une part s’efforcer vraiment de respecter ses promesses une fois au pouvoir, et d’autre part, capable d’avouer ses erreurs et de reculer lorsqu’il fait fausse route ? Déterminé quand il le faut et malléable quand c’est nécessaire, monsieur Legault fait preuve d’une efficacité et d’un bon jugement qui ont fait longtemps défaut en politique québécoise. On peut légitimement se prendre à souhaiter que son avènement au pouvoir marque le début d’une nouvelle décennie de prospérité pour la Belle Province.
+1 : Greta Thunberg et les causes environnementales : Issue d’un parcours atypique, la jeune militante écologique, qui n’a même pas encore 17 ans, fait déjà trembler plusieurs gouvernements de la planète. Frondeuse et pourvue d’une détermination d’acier, elle a occupé toute l’année le devant de l’activité internationale en confrontant partout les contradictions politiques et les mauvais bilans environnementaux des gouvernements souvent hypocrites ou complaisants, une croisade de Jeanne d’Arc de l’Écologie qui a culminé avec son discours à l’ONU en septembre dernier. Dérangeante pour plusieurs qui la trouvent justement trop exaltée, je trouve au contraire que c’est précisément pourquoi sa présence est si rafraîchissante et nécessaire. Face à des élites politiques obnubilées par le fric, voire corrompues, elle n’accepte aucun mensonge, ni fausses excuses. Et elle s’inscrit parfaitement dans une mouvance plus générale où l’on tente d’éliminer la surabondance du plastique, la consommation d’essence excessive, la déforestation sauvage, la polluante omniprésence de l’industrie bovine dans l’agro-alimentaire. C’est réjouissant car cela laisse à penser que, plutôt que la genèse d’un simple feu de paille, il s’agit au contraire de la recrudescence d’un mouvement implanté pour rester.
Sur ce, chers lecteurs, clients et amis du journal, beaucoup d’amour pour tous et que 2020 vous soit bénéfique et prospère !