Daniel Heïkalo s’est pris de passion pour l’architecture de Montréal grâce à son grand-père. Dès l’adolescence, il immortalise les rues qui l’ont vu grandir, grâce à ses photos ou à des dessins. Il se souvient des hivers où la quantité de neige lui permettait de descendre du deuxième au premier étage en glissant par la fenêtre. Il se souvient des anciennes écuries transformées en logement, de l’insalubrité qui régnait.

«C’est l’aspect documentaire de mon travail, décrit-il, le côté insalubre faisait partie de la réalité du quartier».
Il aimait ses «trésors d’inexactitude», son architecture fascinante qu’il décrit comme vernaculaire, conçue par les habitants eux-mêmes. Aujourd’hui installé à Saint-Jean-de-Matha, Daniel regrette l’effervescence de ce quartier ouvrier et ses nombreuses familles qui le rendaient vivant.

«C’est un quartier plus clôturé, cloisonné. Il y a des barrières partout. On ne peut plus accéder aux fonds de cour aussi facilement qu’avant». Pour lui, la déchéance du quartier a commencé avec le déplacement de milliers de personnes à l’époque de la construction de la tour de Radio-Canada. «Cela a été une des plus grosses erreurs d’urbanisme à Montréal», insiste-t-il.

Aujourd’hui, il décrit son travail comme «un témoignage de ce qui avait été, et qui était pour disparaître».

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Échos Montréal

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