Alors que les Québécois sont confinés à domicile depuis plus d’un mois, le journal Échos Montréal a interrogé des habitants de la métropole pour connaître les lieux qu’ils rêvent de retrouver.
Plusieurs ressentent le besoin pressant de s’amuser, comme Myriam Caron-Belzile, qui visualise son retour au karaoké du Sel et Poivre. «C’est minuscule, mais tellement magique, comme une maison de hobbit si le hobbit gossait des tables en bouchons de bière et tripait sur les néons. Je dois y retourner avec mes amis!»
Même son de cloche chez Amélie Faubert, qui pense aux bars Le Normandie et Le Cocktail. «Il y a quelque chose d’unique à ces endroits-là, une espèce d’électricité dans l’air. Les gens sont fébriles, ça boit, ça jase, on danse pis on est heureux!»
L’activité physique est un besoin pressant chez bien d’autres. Marie-Pascale Danis veut retourner au Bloc Shop, son gym d’escalade. «C’est là que je me défoule, me surpasse et passe du bon temps entre amis.» L’entraîneuse Isabelle Cloutier souhaite remettre les pieds au Complexe sportif Claude-Robillard. «Pour l’odeur du chlore et de la transpiration de nos athlètes qui travaillent fort. Pour revoir cette deuxième famille qui s’est créée au fil des années.»
Le plongeur olympien François Imbeau-Dulac rêve de retrouver l’Institut National du Sport du Québec. «J’ai hâte de retrouver la piscine et la salle de musculation où je côtoie de nombreux athlètes de différentes équipes nationales, ainsi que la clinique sportive où je me fais traiter.» Directrice de Synchro Québec, Julie Vézina souhaite même de retrouver son bureau sans fenêtre dans le sous-sol du stade olympique. «Jamais on pensait s’en ennuyer, mais l’arrêt du milieu sportif remet les choses en perspectives. Quand je réintégrerai mon bureau, ça voudra dire que le sport fédéré pourra tranquillement reprendre vie.»
Les rassemblements dans une salle de spectacles manquent à Élise-Anne Basque. «Pour être émerveillée par mes artistes préférés et entourée de gens qui vibrent devant une œuvre. Quand ces grands rassemblements pas du tout socialement distancés reviendront, tout ça sera vraiment derrière nous et on aura de quoi célébrer!».
Jonathan Émond s’imagine quant à lui au Quartier des spectacles. «Avec quelques amis, un verre à la main, une marre de gens autour de nous, pendant un festival, uniquement pour partager un moment de bonheur simple à un endroit que je trouve magnifique et qui me rend fier de ma ville.»
L’écrivaine Catherine Girard-Audet se voit déjà arpenter les librairies. «C’est là que j’aime me perdre des heures. Et c’est sincèrement une des sorties préférées de ma fille de cinq ans.»
Marion Malique rêve de fréquenter vernissages, galeries et musées. «Pour voir des œuvres ailleurs que sur des écrans, retrouver mes amis et savourer le fait de passer quelques heures enfermés, par choix. pour faire revivre la culture et les institutions dont les portes sont actuellement fermées.»
Simon Carimand-Contant s’ennuie du Cabaret Lion d’Or, et surtout des soirées d’improvisation. «J’ose espérer, malgré le changement de paradigme, le retour de la clientèle et des comédiens qui me sont si précieux dans mon travail de barman et dans le plaisir d’assister au spectacle.»
Guillaume Moffet ira flâner, les dimanches après le brunch, à la boutique Aux 33 Tours. «C’est le principal gisement montréalais du seul or noir qui en vaille vraiment la peine, parmi les autres mélomanes qui se cherchent des nouvelles proies à ramener chez soi et à faire tourner jusqu’aux petites heures de la nuit.»
De nombreuses personnes veulent simplement se rassembler dans un restaurant. Comme Ariane Labrèche au Bar des Patriotes. «Je pense souvent à cette taverne de quartier où se mêlent travailleurs, étudiants, personnes âgées et petites familles.»
Josée De Angelis ira au Miami Deli. «On y va en famille depuis quinze ans et on connaît quasiment les serveuses! C’est beaucoup de souvenir pour nous.» Pascale Wilhelmy veut prendre un petit-déjeuner avec son fils à l’Express et une pizza avec sa fille chez Gemma. «Pour retrouver ces belles habitudes que je sais précieuses aujourd’hui…»
Idem Pour Samuel Boulianne qui souhaite retrouver sa routine au café São. «Prendre le temps de déguster un cortado sur la petite terrasse tout en m’imprégnant de la vie de mon quartier, c’est ce qui me manque le plus.»
Sarah De Montigny rêve de se prélasser dans un parc. «Lors d’un pique-nique improvisé sous le soleil brûlant, je veux être témoin de rires bien gras, de poses d’acroyoga ratées et de gouttes houblonnées renversées. Juste être assise sur un drap aplati par plus d’un humain.»
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