Nous vivons dans un monde qui a majoritairement fait place à la cupidité, notamment chez des gens plus à l’aise avec les communications technologiques et qui s’enrichissent aux dépens de la naïveté de personnes accrocs aux réseaux sociaux, via la publicité déguisée sous forme de contenu en ligne, de personnes qui se disent «influenceurs», dont beaucoup sont des femmes par ailleurs.

Or, le Québec compte beaucoup de ces «influenceuses» qui, afin de continuer d’encaisser sans vergogne de juteuses commandites, se prétendent souvent expertes en santé et font la promotion d’articles-miracles souvent complètement idiots, voire même dangereux. Et qu’à cela ne tienne si c’est au détriment de leurs abonnés, pourvu qu’elles puissent s’enrichir. Un dossier récent paru dans le Journal de Montréal du 9 juillet, illustrait le manque d’éthique ou de morale de ce milieu factice mais aussi souvent profondément pervers. 

Par exemple des pseudo-influenceurs/seuses qui, tout en n’ayant pas la moindre connaissance scientifique en santé, ni la plus petite idée de ce dont ils/elles parlent, font la promotion de venin de grenouille pour guérir certaines maladies. L’influenceuse en question, qui vend aussi du «kombo» en produit dérivé, doit sa seule notoriété au fait d’avoir participé à l’émission d’Occupation Double en Martinique. Tout un curriculum pour se prétendre apte à promulguer des conseils médicaux!

Une autre, qui se dit experte en contraception, et «coach en holistique & alimentation» fait la promotion éhontée (et rémunérée bien sûr) du thermomètre Basel, donc le consensus scientifique stipule qu’il est inutile et inefficace. Pendant qu’une autre brillante « coach de vie spécialiste en holistique » conseille de ne pas manger pendant trois jours et de ne boire que de l’eau pour se sentir mieux et en forme, ce qui n’est pas seulement ridicule mais est même très dangereux à tenter pour des personnes à risque plus élevés comme les diabétiques. D’ailleurs le terme holistique, particulièrement à la mode depuis une décennie et servi à toutes les sauces semble surtout dire au final: «je n’ai pas de formation ni d’expérience professionnelle concrète mais je prétends soigner toutes les facettes du corps en utilisant le terme vague holistique pour ne pas être plus spécifique sur la vacuité de mes compétences réelles». Et n’oublions surtout pas cette influenceuse qui incite ses «followers» à se détoxifier en prenant un sérum spécial qui «aide à garder de beaux cils», ce qui est une démarche carrément illégale si non recommandé spécifiquement par un réel professionnel de la santé. Mais bon… on ne va tout de même pas s’embarrasser de morale ou d’éthique à l’idée de transformer nos abonnés en cobayes quand le but est surtout de générer le plus de clics, pour faire du fric!  

Il est plus que temps d’agir et d’imiter en cela la France et plusieurs pays européens. Tout ce dépotoir de faux conseils et de pseudo-experts de pacotille mérite une réglementation beaucoup plus sévère, incluant d’ailleurs au niveau fiscal car plusieurs s’en mettent ainsi plein les poches en commandites, mais sans jamais payer la moindre taxe ou redevance, profitant d’une législation internet désuète et beaucoup trop laxiste. À l’instar de la «vedette» (soupir) de la plateforme Only Fans, qui s’apparente en fait essentiellement à de la pornographie «soft» et qui mentionne son désarroi à l’effet qu’elle «a le fisc au cul» car le gouvernement l’accuse après enquête de ne pas déclarer tous ses revenus. Pauvre petite.!. Être obligée de payer ses impôts comme le reste de la société et le commun des mortels.!. Mais dans quel monde vivons-nous.?.!.  

On ne peut non plus ignorer la dérive de ces influenceurs vers des domaines comme l’Immobilier, où de nombreux faiseurs de miracles sur Tik Tok et YouTube promettent des rendements stratosphériques, proposant à leurs abonnés d’investir dans ces multiples projets qui s’adonnent par hasard à les commanditer (n’y voyez qu’une coïncidence) tout en incitant de l’autre côté de la bouche les propriétaires à augmenter sans vergogne leurs loyers pour profiter d’une crise du logement bien juteuse. Aucun d’entre eux bien sûr n’a la moindre compétence immobilière, ni n’a étudié pendant des années dans ce domaine d’expertise. Mais cela n’empêche jamais ces jeunes obnubilés par la pensée de s’enrichir coûte que coûte – et peu importe si pour ce faire ça détruit la santé financière d’autrui – de prodiguer des conseils en se prétendant plus connaissant et talentueux que les courtiers professionnels ou que les investisseurs de formation. 

En France comme je le disais, il y a eu l’année dernière l’adoption d’une loi spécifique à ce sujet et qui a déjà en quelques mois montré toute son efficacité. On a durci le cadre avec de fortes amendes pour nouveaux gourous-bidons, voire même des pénalités de prison pour les cas les plus abusifs, en plus de se voir interdire d’exercer pendant une période de 3 à 5 ans, empêchant ainsi de continuer les stratagèmes pourris pour arnaquer le monde. Sans oublier que ces coups de semonce sévères et ces condamnations officielles provenant de l’État et de la Justice ont par ricochet tendance à singulièrement refroidir les investisseurs & commanditaires potentiels qui ne veulent plus risquer d’entacher leur propre réputation. Ce sont ainsi quelque 15 000 influenceurs dans le pays de l’Hexagone qui sont maintenant dans le giron de l’état et sous surveillance vigilante. Vite, que le Canada fasse pareil!

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Échos Montréal

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