Michèle Bouchard
Collaboration spéciale
Elodie Bouchard
Collaboration spéciale
Avec une population vieillissante en forte croissance, le Québec fait face à un défi majeur : adapter le logement pour répondre aux besoins des personnes âgées. D’ici 2030, plus du quart des Québécois auront plus de 65 ans. Cette transition démographique crée des opportunités pour le marché immobilier, mais aussi des défis, alors que promoteurs, décideurs et collectivités doivent développer des logements favorisant l’autonomie et le bien-être des aînés.
L’état actuel du logement pour les aînés
Le Québec propose différentes options de logement pour les personnes âgées: résidences pour retraités, résidences avec assistance et communautés multigénérationnelles. Cependant, de nombreux aînés préfèrent rester chez eux, ce qui préserve leur indépendance et leurs liens sociaux. Néanmoins, cette solution nécessite souvent des adaptations, ce qui peut s’avérer complexe pour des logements anciens. La décision de vieillir à domicile dépend de nombreux facteurs, notamment les ressources financières et la condition physique des aînés.
Malgré les initiatives de la province pour promouvoir des logements adaptés, l’offre peine à suivre la demande croissante, en particulier dans le secteur abordable. Les listes d’attente s’allongent, et les logements accessibles demeurent rares dans certaines régions.
Adaptations pour l’accessibilité
Vieillir chez soi implique des aménagements spécifiques, comme des entrées sans marches, des portes élargies et des barres d’appui. Ces modifications peuvent être coûteuses, surtout pour les personnes à revenu fixe. Le Programme d’adaptation de domicile (PAD) offre des subventions pour certaines rénovations, mais l’accès reste limité.
Pour les propriétaires planifiant des rénovations, il est conseillé d’intégrer dès maintenant des modifications pouvant s’avérer utiles plus tard: plans ouverts facilitant les déplacements, salles de bain avec douches sans obstacle et espaces pour s’asseoir. Dans les projets de logements abordables, encourager de tels designs pourrait être une solution durable pour favoriser l’autonomie des aînés.
Les communautés multigénérationnelles
Les résidences multigénérationnelles et les cohabitations communautaires gagnent en popularité au Québec. Ces espaces offrent un équilibre entre indépendance et interaction sociale, essentiel au bien-être mental et physique des aînés, notamment en milieu urbain où l’isolement est un défi. Toutefois, avant d’aménager une propriété en résidence multigénérationnelle, il est important de vérifier auprès de la municipalité si ce type d’usage est permis.
Ces communautés réduisent aussi la pression sur le système de santé en favorisant une vie active et un accès facile aux soins à domicile. Pour encourager ce modèle, des collaborations entre gouvernements locaux et promoteurs pourraient faciliter l’accès au foncier et au financement.
Opportunités et défis pour les investisseurs
La demande croissante en logements pour aînés représente une opportunité pour les investisseurs, mais nécessite une expertise particulière. Bien que ce secteur soit souvent perçu comme stable, les normes d’accessibilité et les coûts de développement posent des défis. Des incitations gouvernementales et des partenariats avec le secteur de la Santé pourraient attirer davantage d’investissements privés. La rénovation de bâtiments existants constitue aussi une solution abordable pour augmenter l’offre de logements adaptés dans les quartiers déjà établis.
Le futur du logement pour les aînés au Québec
En adaptant l’offre de logements aux besoins des aînés, le Québec a l’opportunité de devenir un modèle pour les régions à forte population vieillissante. Une collaboration entre les secteurs public et privé est essentielle pour combler l’écart entre l’offre actuelle et la demande. En priorisant des projets accessibles, abordables et inclusifs, le Québec peut offrir aux aînés un avenir où le logement est synonyme d’autonomie et de dignité.
Contact:
[email protected] • [email protected] • mbouchard.ca