Dernièrement, des amis de l’homme d’affaires Georges Coulombe ont rendu hommage à ce passionné d’histoire et de la préservation de notre héritage du bâti patrimonial. Nous avions fait mention de son parcours exceptionnel dans notre édition du mois d’octobre, mais j’ai le privilège de partager une amitié d’affaires avec Georges Coulombe depuis bientôt 30 ans et je tenais à souligner son apport de grande qualité au patrimoine immobilier montréalais.
Lui-même travaille sans relâche depuis 40 ans pour redonner de l’authenticité architecturale à Montréal et rendre vie à des bâtiments parfois laissés à l’abandon, ou entachés du modernisme anachronique prôné par des constructeurs qui n’ont que l’appât du gain à l’esprit et ne se préoccupe pas de l’image urbaine de notre belle ville, notamment dans l’arrondissement Ville-Marie, qui englobe tant le Vieux Montréal que le centre-ville.
Beaucoup l’ignorent mais Georges Coulombe a débuté son parcours professionnel d’entrepreneur par une galerie d’art dans le Vieux-Montréal, ce qui lui a donné l’occasion de s’intéresser à l’extraordinaire richesse patrimoniale et architecturale du Quartier historique. Il a tout naturellement par la suite enchaîné avec la restauration d’immeubles laissés vacants dans le quartier. Il faut se rappeler qu’à l’époque, le secteur du Vieux-Montréal n’avait pas encore entamé la revitalisation qui allait lui donner ses lettres de noblesse, fin des années ’90 début des années 2000.
Cela ressemblait plutôt encore à un No Man’s Land, avec un taux d’inoccupation de plus de 45%. Essentiellement, le quartier était vidé de ses locataires et conséquemment en parallèle peu fréquenté par des touristes y trouvant peu d’intérêt, alors que le Vieux-Port de Montréal était lui-même négligé et que d’une manière générale le riche patrimoine du secteur était enseveli sous des couches d’années d’abandon. Il y avait donc un risque certain à vouloir investir dans un secteur qui ne payait pas de mine.
Mais Georges Coulombe avait mieux que quiconque constaté l’extraordinaire potentiel du secteur et il a su être visionnaire. Homme infatigable, croyant fermement aux possibilités de renouveau de ce district unique, empreint d’un héritage architectural et urbain issu des premiers fondateurs de Montréal, il s’est lancé sans peur dans l’acquisition d’immeubles ancestraux, pour en faire la restauration et faire revivre tout le charme patrimonial du bâti montréalais.
Et c’est ainsi qu’il a – avec brio et un flair inégalable – consacré ces quarante dernières années à cette tâche louable, mais hautement titanesque, redonnant son lustre à l’architecturale urbaine de la métropole et devenant propriétaire/administrateur d’une trentaine d’immeubles prestigieux. Son empreinte sur la ville est non seulement considérable mais il a aussi été la force d’impulsion majeure d’une attention accrue de l’Hôtel de ville envers le bâti patrimonial, incitant les administrations montréalaises au fil des ans à s’impliquer de plusieurs façons, notamment via divers projets culturels et urbains.
Entre autres exemples, soulignons: l’éclairage des bâtiments, la décoration des façades comme avec l’initiative Fleurir Montréal, sous l’ère de Pierre Bourque, ou avec le programme POC créé par la Ville dans les années 2000. Il fut aussi une figure influente dans la restauration de la Place Jacques-Cartier, le revamping plus que bienvenu des rues Saint-Paul et de la Commune, l’élaboration d’une stratégie est-ouest intelligente d’aménagement résidentiel pour repeupler le Quartier historique. Son apport a même résonné dans le renouveau de l’excellent Musée de la Pointe-à-Callière.
Les nombreuses démarches de Georges Coulombe et sa contribution magistrale à l’identité immobilière de Montréal continuent à se ressentir dans d’autres espaces comme la rue Ste-Catherine Est et même dans un tout nouveau projet sur St-Denis, proche du théâtre du même nom et dont le concept reste secret pour le moment. On peut également mentionner la revitalisation du Manoir Stonehaven à Sainte-Agathe-des-Monts.
Il est presque ironique de constater, alors que l’on prend conscience de tous ses nombreux accomplissements de marque, à quel point Georges Coulombe demeure humble, presque gêné lorsqu’il reçoit un concert de félicitations bien méritées. Il prend surtout soin de remercier toute son équipe et les collaborateurs qui oeuvrent à ses côtés. Mais lui-même garde toujours une modestie un peu timide envers ses propres réalisations passées, on sent qu’il a l’esprit constamment tourné vers l’avenir, et qu’il a toujours d’autres visions futures en tête.
En attendant, on ne peut que lui rendre hommage et souligner que, lorsqu’il décidera un jour de prendre une retraite bien méritée, il sera reconnu comme faisant partie des grands bâtisseurs de Montréal, qui aura laissé une empreinte remarquable et durable sur la ville.
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