Denis Coderre – Ensemble Montréal
Réponses recueillies et colligées par François D.C.
À l‘occasion des très prochaines élections municipales Échos Montréal laisse ce mois-ci la parole aux deux principaux candidats: Valérie Plante et Denis Coderre. Les questions ont été élaborées selon les préoccupations des Montréalais(e)s et les commentaires de nos lecteurs, de commerçants et de gens d’affaires. Les candidats ayant par ailleurs été généreux dans leurs réponses, nous vous en présentons une forme raccourcie et synthétisée, et nous vous soulignons par ailleurs l’importance d’aller voter, car plus que tout autre type d’élections, les élections municipales ont la probabilité d’influencer directement votre quotidien. Bonne lecture… et bon vote!
1* La sécurité publique
«La sécurité publique est une question complexe. Lors de mon mandat, nous avions mis en place un agenda de vigilance comprenant un Centre de prévention contre la radicalisation, une escouade contre les crimes haineux; une politique de l’itinérance, un bureau d’intégration des nouveaux arrivants; […] déployé une unité multidisciplinaire avec mandat d’enquêter sur la violence à Montréal. Il faut combattre la criminalité en amont et s’assurer que la société n’oublie personne. Les solutions existent. Maintenant, pour s’attaquer à un problème aussi complexe, nous devons adopter une pensée globale. Chose certaine, cela ne relève ni de Québec, ni d’Ottawa.»
2* Conjugaison harmonieuse de secteurs comme le Vieux-Montréal qui sont à la fois touristique, d’affaires et résidentiel
«C’est une question qui peut s’étendre à l’ensemble de la métropole. Montréal est une ville plurielle, riche d’expériences diverses. C’est là sa force et pour une cohabitation harmonieuse, nous devons développer des projets qui servent l’ensemble de ces vocations, sans en privilégier une au détriment d’une autre. D’emblée, je souhaite transformer le Marché Bonsecours en marché public sur les modèles des marchés Jean-Talon et Atwater, pour développer une offre alimentaire au cœur du Vieux-Montréal qui servira ses trois vocations d’affaires, touristique et résidentielle. Il y a cependant du travail pour faire du secteur un véritable quartier habité. Quand j’étais maire et que Montréal avait atteint le statut de métropole, on a redéfini l’autonomie municipale, car nous étions une gouvernance de proximité. Il est évident pour moi que, depuis quelques années, Montréal ne prend plus la place qui lui revient sur la scène internationale. Ça commence par plus d’évènements d’envergure et de retrouver l’expérience montréalaise.»
3* La Mobilité urbaine
«À Montréal, nous devons prendre le taureau par les cornes en matière de mobilité, car c’est la colonne vertébrale d’une ville sans laquelle on ne peut imaginer le développement économique ou social à son plein potentiel. La prospérité de Montréal passe par la mobilité, et c’est aussi pour bâtir un monde plus vert; la solution doit être un mélange entre le transport collectif, le transport actif et le véhicule électrique. La mixité des solutions sera d’ailleurs au cœur de notre plateforme. Comme usager, je constate chaque jour qu’il reste du chemin à parcourir pour rendre les transports actifs agréables et sécuritaires à Montréal. Je suis fier du développement sans précédent des pistes cyclables (qu’il y avait eu) sous mon administration. Mais l’aménagement doit être harmonieux pour tous. Il est primordial de ne pas donner l’impression qu’une clientèle est privilégiée au détriment d’une autre. Les stratégies punitives de l’administration actuelle visant à exacerber les déplacements automobiles ne font que déplacer le problème et ne règlent rien fondamentalement.»
4* Les relations à rebâtir entre la métropole montréalaise et l’entité fédérale que constitue le Vieux-Port de Montréal
«J’ai la certitude qu’un gouvernement de proximité servira beaucoup mieux les intérêts du Vieux-Port de Montréal afin qu’il se développe à son plein potentiel. Nous souhaitons ainsi que le Fédéral autorise le rapatriement du Vieux-Port à la Ville de Montréal. Actuellement sous la responsabilité du Gouvernement fédéral, le Vieux-Port (en tant que tel) est incapable de créer une Société de développement commercial qui contribuerait à la valeur de ce secteur. Mais il est insensé que notre métropole et ses commerçants soient laissés à eux-mêmes…
Nous définissons de plus en plus le monde en termes de villes, ce mouvement irréversible doit s’accompagner d’un nouveau partage des responsabilités. Les gouvernements de proximité peuvent en faire davantage, ils connaissent les réalités locales. Au cours de ma carrière, j’ai travaillé à plusieurs paliers de gouvernement et je pense sincèrement que c’est en politique municipale qu’on peut vraiment poser un impact concret et durable sur la qualité de vie des citoyens. Le projet de rapatriement du Vieux-Port s’inscrit dans cette logique de la ville de demain, (avec) plus d’envergure et d’imagination.»
5* Dans une préoccupation corollaire, plusieurs intervenants décrient une certaine problématique de gouvernance quant à la gestion du Vieux-Montréal. D’entrée de jeu, comptez de jeu, comptez-vous laisser la responsabilité du quartier entre les mains de la Division
du patrimoine de la ville centre?
«L’une des différences fondamentales entre l’administration Plante et l’administration Coderre-Gelly, c’est justement ce désir que nous avons de prendre nos responsabilités et de les assumer. Cela a d’ailleurs motivé mon retour en politique car je n’aimais pas ce que je voyais. Le Vieux-Montréal, c’est plus qu’un musée à ciel ouvert… il faut que ce soit un quartier vivant. Pour ce faire, on doit arrêter d’avoir une vision uniquement centrée sur la protection du patrimoine. Bien sûr, c’est une priorité, mais on doit aussi mieux soutenir ses commerçants, laissés pour compte par l’administration actuelle.»
6* La Communication avec les Citoyens montréalais, de même qu’avec les élus, les Organismes communautaires et les Médias locaux est apparue difficile, voire souvent absente ces dernières années. Que désirez-vous faire pour améliorer la situation?
«L’un des problèmes de l’administration Plante, c’est qu’elle souhaite plaire à une seule tranche de la population: ses militants. L’écoute sélective doit arrêter. L’administration actuelle a créé deux classes de citoyens. Je suis revenu en politique pour être le maire de tous les Montréalais et Montréalaises, de tous les quartiers, de toutes les générations et de toutes les allégeances politiques. Avec ma collègue Nadine Gelly, nous avons mis en place une équipe de gens issus de tous les horizons, à l’image de Montréal, parce que nous souhaitons sincèrement que tous les citoyens se sentent écoutés et représentés par notre administration. Avec nous, les décisions ne se feront pas au détriment des uns et des autres mais pour le bien collectif de l’ensemble de la population.»
7* … Conclusion
«Montréal a besoin d’avoir une administration qui prend ses responsabilités… J’ai l’ambition de faire de Montréal une métropole internationale et, pour y arriver, on ne peut pas mettre de côté ni le développement économique, ni le patrimoine … Il faut aussi développer des projets qui servent l’ensemble des vocations (de Montréal) … La prospérité de Montréal passe également par sa mobilité urbaine, qui est bien sûr la clé pour bâtir un monde plus vert. La pandémie a aussi changé notre rapport au Centre-ville et au Vieux-Montréal et il faut guider la ville dans une perspective de relance économique.
Malika Dehraoui, qui se présente pour notre équipe dans le district Saint-Jacques, démontre bien cette approche de notre administration. À Ville-Marie, Ensemble Montréal a mis en place une équipe proche des gens et à l’écoute. L’administration Coderre-Gelly promet d’être à l’écoute de ses citoyens et de les soutenir pour développer le plein potentiel (de Montréal), tout en protégeant son caractère unique.»
Valérie Plante – Projet Montréal
Réponses recueillies et colligées par François D.C.
1* La sécurité publique
«Montréal est une ville sécuritaire et Projet Montréal a bonifié le budget du SPVM durant son mandat, pour lui offrir les ressources nécessaires, particulièrement en matière de lutte contre les armes à feu et de lutte contre le crime organisé… cela porte fruit comme le démontre la saisie de plus de 350 armes depuis le début de l’année et les arrestations au sein des groupes criminalisés. La situation actuelle n’est pas unique à Montréal, il y a des évènements semblables impliquant des armes à feu dans toutes les grandes villes du monde dans le contexte du déconfinement.
Projet Montréal s’engage, pour les quatre prochaines années, à maintenir ce financement additionnel et à continuer le travail… un plan de 110 millions $ est en place à cet effet et afin de bonifier les services de prévention & intervention sociale. Projet Montréal s’engage aussi à encourager les policier(ère)s» à s’engager pour au moins 3 ans au sein de leur poste de quartier pour favoriser la proximité avec les citoyens; à investir 15M$ sur 4 ans pour déployer partout l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (EMMIS), répondant aux situations de crise; à créer un fonds d’urgence de 15M$ pour répondre rapidement aux situations d’urgence ponctuelles et soutenir les patrouilles du SPÉVM. Et par ailleurs Robert Beaudry, en tant que conseiller du secteur, a fait plusieurs rencontres avec les citoyens et les commerçants afin d’entendre leurs préoccupations.»
2* Conjugaison harmonieuse de secteurs (comme le Vieux-Montréal) qui sont à la fois touristique, d’affaires et résidentiel
«La mixité et la mise en valeur de nos quartiers au centre-ville sont essentielles à l’identité de Montréal. Conjuguer l’engouement touristique en conservant notre patrimoine et en protégeant / revitalisant les quartiers résidentiels. Par exemple comme pour le Vieux-Montréal, dont nous voulons faire un quartier historique de classe mondiale, avec sa touche unique, une population qui l’habite et l’anime, des institutions qui font sa renommée et des commerçants qui le font vibrer. Nous avons également lancé un plan de relance économique qui vise à soutenir le dynamisme de notre centre-ville, nous en bonifierons les mesures selon l’évolution de la situation et des besoins.
Nous avons mis l’accent sur un suivi rigoureux des enjeux soulevés par les résidents auprès du 311 afin de contenir les effets collatéraux liés à la multiplication des usages (commerciaux, touristiques et résidentiels)… notamment sur la gestion de la propreté et la réduction du bruit dans nos quartiers, et sur le plan de la cohabitation sociale.»
3* La Mobilité urbaine
«Pour Projet Montréal, la ville du futur se dessine par la protection de l’environnement, en favorisant la mobilité durable, qui sera au coeur de notre relance économique verte et inclusive. Il faut assurer l’augmentation et la diversification de l’offre de transports durables, intégrés et abordables… et offrir des infrastructures sécuritaires pour le transport actif, notamment via le REV (Réseau express vélo). Notre nouvelle Stratégie d’électrification des transports permettra d’électrifier la flotte d’autobus de la STM, de renforcer notre système de métro, d’encourager l’autopartage et d’ajouter des bornes de recharge électrique. Montréalais (résidents et commerçants / gens d’affaires) nous disent aussi comme la circulation est difficile à Montréal, surtout l’été. Nous avons notamment déployé des efforts pour étaler les chantiers… et allons continuer cette approche pragmatique pour agir sur la mobilité et la conjugaison des usages.»
4* Les relations à rebâtir entre la métropole montréalaise et l’entité fédérale que constitue le Vieux-Port de Montréal
«Les faits démontrent qu’il est possible de collaborer positivement avec la Société du Vieux-Port, [par exemple…] nous avons pu (conjointement) sécuriser l’intersection McGill et De la Commune, et y réguler la cohabitation du flux important de cyclistes et de piétons. Il est dans l’avantage de tous les partenaires de développer une action et une vision concertées, pour conjuguer les usages touristiques, économiques, culturels et résidentiels.»
5* Dans une préoccupation corollaire, que pensez-vous de la problématique de gouvernance quant à la gestion du Vieux-Montréal. D’entrée de jeu, comptez-vous laisser la responsabilité du quartier entre les mains de la Division du patrimoine de la ville centre?
«Notre Administration a entamé en 2021 une démarche pour doter le Vieux-Montréal d’un plan d’action concerté avec le milieu, en partenariat avec les acteurs du Vieux-Montréal, et des ateliers de travail ont déjà eu lieu à l’été et se poursuivront. Cela constitue à notre sens un jalon-clé en vue de planifier collectivement l’avenir du Vieux-Montréal mais aussi le moment idéal pour revoir la structure de gouvernance du quartier historique, tant au sein de la ville qu’entre toutes les parties prenantes. Nous voudrions aider à revoir la structure de concertation entre tous les acteurs et administrations concernés, et nous nous engageons à mettre sur pied une table de concertation dédiée au Vieux-Montréal, où résidents, commerçants, places d’affaires et institutions publiques et privées, ainsi que paliers de gouvernement seront mis en lien pour assurer le déploiement du plan d’action.»
6* La Communication avec les Citoyens montréalais, de même qu’avec les élus, les Organismes communautaires et les Médias locaux est apparue difficile, voire souvent absente ces dernières années. Que désirez-vous faire pour améliorer la situation?
«Pour Projet Montréal, la ville s’écrit au Nous. La participation citoyenne et la transparence sont au cœur de l’approche de Projet Montréal, c’est pourquoi nous avons multiplié les démarches de consultation publique pendant notre premier mandat. Et nous prévoyons par ailleurs l’accélération du processus de demande et de traitement des permis; la création d’un tableau de bord public des indicateurs de performance de la ville et de l’information en temps réels (info-Travaux); l’amélioration du 311 avec l’intelligence artificielle ; la création d’un pôle de services municipaux à l’îlot Voyageur et un guichet unique d’Accès Montréal ouvert 7j et à des horaires étendus…»
7* … Conclusion
«Projet Montréal porte et concrétise une vision positive d’avenir pour Montréal, ce que ce soit pour la lutte contre les changements climatiques, pour permettre aux Montréalais de se loger sans se ruiner ou pour soutenir l’économie de nos quartiers. Montréal est reconnue à l’échelle mondiale pour son leadership en environnement, son innovation, sa qualité de vie et son abordabilité. Depuis 4 ans, nous avons remis la ville en marche et ce n’est pas le temps d’arrêter. Projet Montréal est formé de femmes et d’hommes à l’image de la population, doté(e) s d’expériences diverses, qui aiment leur ville et qui n’ont pas d’autres objectifs que de servir la population au meilleur de leurs capacités.
Nous voulons poursuivre nos efforts et ne voulons pas revenir en arrière. Nous voulons protéger notre patrimoine, qui fait la richesse de Montréal et son échelle humaine, comme le Mont-Royal qui est un poumon pour la métropole et qui est au cœur de l’identité montréalaise. Nous voulons trouver cet équilibre que les citoyens de Ville-Marie nous demandent d’atteindre entre centre-ville dynamique et quartiers habités, où l’on tient compte des besoins des résidents.
Nous ne sommes pas des politiciens de carrière. Nous sommes là pour les bonnes raisons.»