La Société de développement commercial (SDC) du Vieux-Montréal a vu le jour en 2004 et a pour mission d’assurer la mise en valeur et la promotion du Quartier historique. Au centre de ses actions se trouvent 2 400 membres regroupés en une fière communauté d’affaires. 

Fannie Pratte, DG adjointe et Mario Lafrance, DG de la SDC du Vieux-Montreal © Lilian Largier

La SDC du Vieux-Montréal, qui fête ses 19 ans d’existence, est la 2e plus grande SDC au Québec. Elle met surtout en avant dans ses communications son réseau les Gens du Vieux et la marque Vieux-Montréal, présents sur les panneaux et les oriflammes qu’elle fait installer. C’est dans la salle de réunion que nous a reçu chaleureusement son directeur général, Mario Lafrance. Il faisait face à un mur comblé par une grande carte géographique du quartier historique de Montréal et de ses faubourgs, incluant la cité du multimédia. Une ambiance que Winston Churchill n’aurait pas reniée! «Nous sommes le Vieux-Montréal, et nous le restons. Cela peint nos projets», a indiqué sa directrice générale adjointe, Fannie Pratte, nous ayant rejoints.

Une gestion en mode projets

Les cinq employés de l’entité sondent le territoire et ses enjeux, cherchent des financements auprès de l’arrondissement par exemple, conçoivent et réalisent des projets locaux à échelle humaine. Les programmes sont variés, comme l’embellissement avec des aménagements paysagers, l’installation de bornes d’information ou de mobilier urbain, la rénovation de terrains de pétanque, l’habillage des rues pendant le grand prix automobile, des campagnes promotionnelles d’envergure, la mise en place de décors lumineux et aires de repos en hiver, ou encore la gestion des réseaux sociaux officiels du Vieux-Montréal réunissant 27 840 abonnés sur Facebook et 46 300 sur Instagram.

L’association a supporté l’année dernière 12 activités culturelles gratuites, organisé 60 concerts sur la zone musique de la Place d’Armes et des expositions photos extérieures. Dans le but de faire du développement économique en attirant la clientèle, in fine. Elle est partenaire de l’exposition World Press Photo, des activités de Montréal en fête, et des associations caritatives locales comme l’Accueil Bonneau ou la Mission Old Brewery. «Dans le volet aménagement du territoire, nous voulons rendre le tout convivial ultimement pour la collectivité d’affaires, a précisé Mme Pratte. Nous embellissons et illuminons le Vieux-Montréal. Indirectement les Montréalais, les touristes et les excursionnistes en bénéficient. Mais notre cible principale reste nos membres.» 

Bien plus qu’une association de marchands

«Notre modèle est le business community building [la construction d’une communauté d’affaires], a expliqué M. Lafrance. Ces dernières années, nous nous sommes tournés vers nos membres, afin de mieux les connaitre et de créer un sentiment d’appartenance fort.» L’infolettre et le site internet s’adressent en priorité à ses adhérents, qui sont des commerçants et des entreprises du Vieux-Montréal. «La nature de notre SDC est complètement différente des autres SDC de Montréal. Notre vision et notre mission sont déterminées en fonction de notre écosystème d’affaires», a dit Mme Pratte.

Le Vieux-Montréal n’est pas seulement un quartier touristique

Derrière la carte postale, on y vit et travaille toute l’année. Les personnes qui y habitent, souvent au départ pour une période saisonnière, souhaitent y rester. «Le piège est que le quartier soit condamné à être touristique, croit M. Lafrance. C’est pourtant un quartier d’affaires avec des commerces, des restaurants, des bureaux et des gens qui y demeurent. Il faut éviter de ressembler à Disney World

Une communauté soudée et vivant en harmonie

Il y a 10 ans, la majeure partie du chiffre des commerçants était réalisée pendant la saison estivale, la clientèle locale restant sous-exploitée. «Il nous a fallu faire connaitre davantage l’offre commerciale du quartier auprès de ses 10 000 résidents et 40 000 bureaux, avec des habitudes de consommation à l’année, sans baisse d’achalandage énorme en hiver. De là est né un branding de quartier avec les Gens du Vieux», a ajouté Mme Pratte. La SDC gère la communauté des Gens du Vieux. Elle regroupe ses membres, des travailleurs du quartier et des résidents, le bon voisinage faisant partie de ses objectifs. Ils se rencontrent à travers des sorties réunissant en moyenne 200 personnes, des activités réseautage ou plus ludiques comme le tournoi annuel de pétanque organisé sur deux jours avec 300 inscrits, dont 25% de commerçants, 50% de travailleurs de bureaux et 25% de résidents du quartier non-membres.

Les enjeux

«Notre plus grande fierté est de voir que nos membres embarquent avec une forte participation et forment une collectivité d’affaires dynamique, poursuit M. Lafrance. Le feedback des membres fait que nous existons. Notre enjeu pour les années à venir est de continuer à l’avoir. Il nous faut rester connecter à nos membres et au quartier.» 

Le témoignage d’un membre: Mlle Catherine

Catherine Archambault est membre depuis 13 ans de la SDC. Son commerce est installé depuis 7 ans au cœur du Vieux-Montréal sur la place Jacques-Cartier. Elle y tient un glacier, café et crêperie, à découvrir sur le site mllecatherine.ca. «La SDC nous offre la meilleure visibilité possible face aux autres membres et à la  clientèle touristique, explique Mme Archambault. Elle nous a soutenus lors de la pandémie pour que le public continue de venir nous voir en toute sécurité. Elle a mis en place des activités comme Lumière sur le Vieux-Montréal, avec des installations pour que nos clients puissent consommer à l’extérieur, ou encore un accès gratuit à des experts de la mise en marché en ligne. Cela nous a permis de nous en sortir pas trop mal.» 

Dans le cadre de la loi

Les sociétés de développement commercial, au nombre de 25 pour Montréal, sont régies par une législation provinciale, puis chaque ville vote un règlement. Le conseil d’administration de chaque SDC fixe ensuite lors de son assemblée générale son règlement interne. Le budget annuel, comprenant la fixation des cotisations, est voté. Des subventions, notamment de la Ville, sont perçues sur certains projets.

Pour en savoir plus sur la SDC du Vieux-Montréal: vieuxmontreal.ca avec ses actions et un répertoire de ses membres (600 commerces et 1800 bureaux d’affaires).

À propos de l'auteur

Lilian Largier

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