À l’approche des fêtes de fin d’année, notre prédisposition à la bienveillance et à l’espoir nous pousse à anticiper avec optimisme un monde meilleur, et une nouvelle année naissante qui se révèlera plus féconde que la précédente en bonnes nouvelles.
Mais il est important aussi de s’attarder à faire un bilan des choses passées et observer avec un pragmatisme lucide les nombreux écueils et aléas de la réalité. Par exemple, nous avons encore le devoir discipliné de souligner la violence qui continue de bouleverser le quotidien de nombreuses populations dans le monde. À commencer en premier lieu par l’invasion illégitime de la Russie en Ukraine. Certains, las d’une actualité aux soubresauts ponctuellement problématiques, désireraient occulter cette guerre et la cacher sous le tapis, pour ne plus avoir à en discuter. Ce serait faire preuve d’une grande lâcheté et d’une profonde irresponsabilité.
Le peuple ukrainien continue de souffrir des visées impérialistes du dictateur russe Poutine, dont les velléités d’appropriation illégale – et par la violence – de territoire souverains ukrainiens ne doivent pas être tolérées ou entérinées par du non-interventionnisme. Vous éprouvez peut-être vous aussi une certaine lassitude à l’égard de ce conflit, dans le confort de votre salon ou en écoutant/regardant les nouvelles bien en sécurité chez vous devant votre écran télévision haute-définition. Mais imaginez dans ce cas à quel point cette même lassitude doit affecter les Ukrainiens, qui eux doivent non seulement se battre contre le sentiment d’impuissance résignée, mais aussi carrément lutter pour survivre.
De même en est-il de la Guerre entre Israël et plusieurs pays arabes. Certes l’État Hébreu ne pouvait permettre de demeurer impunie la prise en otages et le massacre inutile de civils israéliens, de la même façon que la Palestine ne pouvait continuer de tolérer l’appropriation constante de nouveaux territoires par des colons israéliens radicaux. Mais ça fait des décennies que les deux camps sont en constante lutte et aucun ne semble vouloir à quelque moment que ce soit faire preuve d’un tant soit peu d’intelligence anthropologique ou d’ouverture d’esprit.
Sauf que la riposte d’Israël, dont les ressources militaires sont nettement supérieures, est disproportionnée, menant au massacre de civils palestiniens par milliers, et dont malheureusement une majorité est par surcroît composée de femmes et d’enfants. C’est une attitude choquante qui est d’ailleurs condamnée fermement même par l’ONU, allié historique d’Israël. Alors qu’en plus on empêche même les secours d’aller les rejoindre, privant cette population assiégée de la nourriture et des soins nécessaires, cette attitude révoltante du Gouvernement de Benyamin Netanyahou cache en filigrane les efforts désespérés de celui-ci pour détourner l’actualité de ses actions criminelles et des sérieuses accusations auxquelles lui et son épouse devraient faire face en temps normal. À noter que même la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre le corrompu dirigeant israélien, pour crimes contre l’Humanité.
Pour ajouter à la morosité, on ne peut oublier de mentionner les soubresauts de plus en plus imprévisibles d’un climat instable et alarmant. Inondations et crues subites, même dans des pays autrefois épargnés comme la France ou l’Espagne, vagues de chaleur sans précédent, ouragans en nombre croissant et à la puissance de plus en plus dévastatrice, empreinte carbonique planétaire en hausse constante… La planète est déréglée par les agissements irresponsables et égocentrés des humains qui en sont locataires, et la météo est à l’avenant, causant des morts par centaines et affectant des populations entières de par les perturbations engendrées sur les milieux agricoles.
Et enfin, incontournable, il faut aussi parler de l’éléphant dans la pièce, la réélection à la Maison Blanche d’un homme qui a prouvé son instabilité mentale, ses tendances colériques, ses opinions ponctuellement aberrantes, ses agissements souvent criminels et son appréciation des comportements dictatoriaux, Donald Trump. Que cet homme ait pu se représenter – et gagner ! – les élections américaines constituent un non-sens choquant pour beaucoup d’observateurs extérieurs. Mais au final c’est le choix qu’ont fait les Américains, en toute démocratie, et il faudra vivre avec. Reste à espérer que le fait d’avoir les coudées franches – avec à la fois le Sénat et la Chambre des représentants – et le fait d’avoir même remporté le vote populaire viendront tempérer les visées autocratiques de ce singulier personnage.
Mais bon… l’année 2025 arrive, et Échos Montréal n’a absolument aucun doute que ce sera une année extraordinaire, pleine de bonheur et de réussites pour tous. Nous saurons tous et chacun faire preuve de sagesse pour avancer avec intelligence, dans un monde que nous rendrons tous collectivement meilleur, et avec des réserves inépuisables de détermination, d’empathie et de la fraternité nécessaire pour aider aussi les plus démunis.
Le Monde et la Terre ont besoin de la meilleure version de nous-mêmes, et c’est ce que nous leur offrirons, sans peur et sans craintes.