Par Antoine Aubert
À l’heure d’écrire cette rétrospective, on remarque que l’année 2015 a commencé comme elle s’est terminée pour Montréal : des marches de soutien pour Paris, alors que la Ville Lumière a été frappée par des attentats meurtriers en janvier et en novembre.
Les rues montréalaises n’ont en revanche pas connu de nouveau « Printemps érable ». Les manifestations étudiantes contre le gouvernement et l’austérité n’ont pas été aussi suivies qu’en 2012. Au final, les actes violents, en avril, d’une centaine de protestataires retranchés dans un bâtiment de l’UQAM, affrontant des policiers, auront davantage marqué les esprits.
L’année 2015 a vu Montréal dire adieu à certaines de ses grandes figures : le 8 avril, au cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque de la ville pendant plus de 20 ans ; le 15 juin, à l’ancien maire Jean Doré, décrit comme visionnaire et progressiste. Deux semaines plus tôt, le Québec dans son ensemble avait revêtu le deuil à l’annonce de la disparition de l’ancien premier ministre souverainiste Jacques Parizeau.
Coderre et Ferrandez : des gestionnaires critiqués
Les funérailles nationales, organisées à l’église Saint-Germain d’Outremont, ont vu les policiers présents porter leur tenue colorée, signe de protestation contre la réforme de leur régime de retraites, plutôt que leur uniforme règlementaire. «Manque de classe», a estimé le maire. En 2015, les relations entre Denis Coderre et sa police sont ainsi restées tendues. Le départ du chef du SPVM, Marc Parent, remplacé en août par Philippe Pichet, changera-t-il la donne?
Bien que populaire dans les sondages, le maire de Montréal a dû faire face à la grogne de certains habitants face aux lenteurs du déneigement, en janvier. Il a surtout vécu sa première grande crise, à l’automne, avec le scandale des eaux usées. Le déversement dans le fleuve du Saint-Laurent de 8 milliards de liquide où pullulent bactéries et produits pharmaceutiques en aura poussé plus d’un à s’interroger sur la bonne gestion du dossier.
Le principal opposant de Denis Coderre, Luc Ferrandez, chef de Projet Montréal, a également vécu aussi une année mouvementée. «Le Plateau : Un quartier du mécontentement», titrait «Échos Montréal» en octobre pour souligner les critiques qui visent le maire de l’arrondissement à propos de son style décrit comme peu conciliant, des travaux et des règles de circulation dans cette partie de la ville.
Tel un serpent de mer, la corruption est revenue sur le devant de la scène avec le dévoilement du rapport final de la Commission Charbonneau, fin novembre. Parmi les conclusions : l’ancien maire de Montréal Gérald Tremblay n’a pas clairement pas été à la hauteur. Reste une question : les pratiques ont-elles changé à Montréal? En révélant que la collusion existait toujours dans le secteur du déneigement, le Bureau de l’inspecteur général a en partie répondu.