Joseph, Italien, qui rêve depuis des années de retourner voir son petit village natal dans le sud de ce pays médiéval avec sa douce femme Luisa. Le soleil omniprésent éclairant les oliviers lui manque, en plus de sa famille qu’il n’a pas revue depuis des années.

Il aime Montréal, mais les hivers sont trop longs et trop lourds pour lui et pour Luisa. Ils ont travaillé fort pour s’occuper de leur famille de dix enfants, majoritairement issus de l’après-guerre qui les a poussés à traverser le continent.

Sa femme n’a pas eu l’occasion d’aller se divertir et n’est même jamais allée au cinéma, ne vivant que pour sa famille et l’acquisition, après moult sacrifices, d’une maison. Un voyage dans leur terre natale revêtirait un accomplissement d’une importance capitale pour Joseph et Luisa, qui en éprouvent d’ailleurs un besoin vital, mais le coût très onéreux fait repousser ce rêve année après année. Le couple ne pourra malheureusement pas le concrétiser, Luisa tombant malade et prenant le chemin du ciel, laissant Joseph seul avec son désespoir. Il survit quelques années durant avant de partir rejoindre sa douce moitié qui avait partagé sa vie pendant plus de 60 ans.

C’était une vie simple, heureuse, une vie sans jamais se plaindre. Il s’agissait là du dernier grand voyage pour cet émigrant nostalgique de son pays du sud de l’Italie qui a payé le prix de son déracinement. Plusieurs de ses enfants ont par la suite constaté le calme reposant des habitants de leur région d’origine, refusant le modernisme à outrance, qui monopolise la nouvelle génération sans tenir compte de l’essentiel qui est de vivre en harmonie avec la famille et la nature. Ces habitants semblent ainsi figés dans les années 50, dans un décor féérique proche de la mer et entouré de vignobles, d’oliviers, d’arbres fruitiers à perte de vue, côtoyant les habitants, dont plusieurs, grâce à cette qualité de vie, sont devenus centenaires.

Cette histoire s’inspire de faits vécus.

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Échos Montréal

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