La Petite Vie, c’est plus qu’un succès télévisé, c’est une partie du patrimoine culturel immatériel des Québécois. Pour souligner les 25 ans de la série, le musée Pointe-à-Callière organise une expérience immersive du 5 décembre 2018 au 7 avril 2019.

Le 16 octobre 1993, le premier épisode a été diffusé sur les ondes de Radio-Canada, entraînant un engouement indéniable pendant quatre ans. « On dit que 80% des Canadiens francophones ont regardé au moins une des émissions, souligne Francine Lelièvre, directrice générale du musée. Une pointe de quatre millions de téléspectateurs a d’ailleurs été atteinte pour un épisode, soit un record de cote d’écoute au Québec. Un quart de siècle plus tard, les reprises attirent encore 600 000 téléspectateurs. C’est une série culte qui fait partie de notre mémoire collective. »

En seulement 59 épisodes, la famille Paré s’est forgé une place unique dans le coeur des téléspectateurs. La majorité des Québécois savent aujourd’hui de quoi il question quand on parle des sacs de vidanges de Ti-Mé, du lit vertical, de la décoration psychédélique de la cuisine de Jacqueline, des coupes de cheveux de Thérèse, du combo steak-blé d’Inde-patates, de la bamba de Rénald ou des vêtements de Creton.

L’heure est maintenant venue de pénétrer dans l’univers de La Petite Vie. « On veut permettre au public de traverser l’écran et d’accéder à l’arrière-scène, avec une expérience immersive tout à fait ludique », précise Mme Lelièvre. Les visiteurs pourront entrer dans l’appartement des Paré, toucher aux objets (fait rare dans un musée), s’asseoir dans le fauteuil de pôpa, faire semblant de dormir en position debout dans la chambre des maîtres, prendre place dans la Chevrolet Impala, essayer les nombreux costumes, découvrir les perruques, comprendre le tournage d’une émission de télévision, et même, reproduire eux-mêmes certaines scènes marquantes de la célèbre émission.

Si vous trouvez étonnant qu’une telle activité soit offerte à La cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, sa directrice est d’avis contraire. « On présente des expositions sur les grandes civilisations et l’archéologie pure et dure, mais on essaie aussi d’être multi-disciplinaires pour parler de l’histoire de la métropole. On doit traiter la ville dans sa complexité et son interrelation avec toutes les disciplines artistiques et leurs relations avec les citoyens. La variété de sujets est immense. » Elle ajoute que le musée vient de présenter une exposition sur l’histoire du téléphone à Montréal et une autre sur le cirque.

Avec l’événement anniversaire sur La Petite Vie, l’équipe du musée veut divertir les visiteurs, faire vibrer leur corde nostalgique et… les instruire. « Il y a eu des études universitaires sérieuses sur le phénomène social qu’est La Petite Vie, son héritage culturel, son impact dans la langue française, avec toutes les expressions qui ont trouvé leur place dans notre quotidien. Et les gens vont comprendre à quel point Claude Meunier était un auteur rigoureux qui retravaillait ses textes. On leur offre un regard à travers le temps. »

 

Crédits photos: Avanti Groupe

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Samuel Larochelle

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