Le 24 mai 1876, le parc du Mont-Royal voyait le jour, grâce à une forte concertation citoyenne. Portant la signature de l’architecte paysagiste de Central Park à New York, Frederick Law Olmsted, l’ilot de verdure a largement influencé l’urbanisme montréalais.

« Peut-être que sans le parc, le Mont-Royal serait à peine perceptible et occupé par des quartiers et des gratte-ciels construits sur la colline. Heureusement, le plan n’était pas d’amener la ville dans le parc, mais de créer un lieu où se ressourcer en ville », explique Hélène Panaïoti, directrice des communications aux Amis de la montagne.

Les moyens pour s’y rendre ont bien changé avec le temps. Si au départ, la marche et les calèches étaient les seules options envisageables, un funiculaire (coûtant 5 sous pour la montée et 3 sous pour la descente) s’est ensuite ajouté jusqu’en 1918. Puis, pendant trois décennies, deux tramways donnaient accès à la montagne : l’un partant de l’est et l’autre de l’ouest. « Ça rappelle le schisme qui existait entre les francophones et les anglophones, souligne Mme Panaïoti. Aucun service ne passait d’est en ouest. »

Certains se souviennent de la coupe d’arbres réalisée dans plus d’un secteur, afin d’éliminer les comportements « illicites », spécialement présents durant les années 50 et 60. Cette période a été suivie d’une prise en charge des élus, lorsque l’administration Drapeau a réinvesti dans la protection et l’aménagement.

Le parc étant encore plus accessible aujourd’hui, grâce aux aires de stationnement et aux transports en commun – la ligne d’autobus 11 est d’ailleurs desservie par des véhicules hybrides depuis le 24 mai dernier – les Amis de la montagne sentent leur rôle de vigie nécessaire. « Puisque le parc reçoit au moins 5 millions de visiteurs par année, on comprend que tous les petits gestes ont un impact : marcher dans les sentiers non balisés, piétiner les pousses, déranger les oiseaux durant la période de nidification, faire des feux de camp, etc. Si on multiplie ces gestes, on met le milieu naturel à risque. Il y a un grand travail de sensibilisation et d’éducation à faire. »

Et de protection. Comme en témoigne l’annulation du festival de lanternes prévu le 20 juin dernier. Lorsque les Amis de la Montagne ont découvert le succès appréhendé de l’évènement (41 000 « likes » sur Facebook et 11 000 personnes prévoyant y participer), ils ont alerté les médias. « Les conséquences auraient pu être désastreuses. Des milliers de lanternes de papier et de broches, avec du feu, pourraient causer des incendies dans le parc ou ailleurs au centre-ville. Les dommages potentiels sur la faune et la flore auraient pu être importants. » L’évènement a été annulé à la dernière minute.

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Samuel Larochelle

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