L’année 2016 sera difficile pour les CPE: dans les 143 CPE de la Montérégie seulement, ce sont 8,5 millions de dollars que le gouvernement du Québec aura coupés.
Cela s’additionne aux autres millions coupés ou récupérés l’an dernier par ce même gouvernement d’austérité, dont les décisions continuent de faire des ravages dans des populations névralgiques comme la famille et les enfants…
Ainsi, à bout de souffle et sans plus aucune marge de manœuvre pour assurer la santé, voire la survie, de leur corporation, des dizaines de CPE de la région n’ont amorcé une campagne de sensibilisation : ils ont installé devant leurs locaux une affiche dénonçant la hauteur de la nouvelle coupure imposée. De Sorel-Tracy à Saint-Lazare, on remarquera donc que la crise est réelle et dramatique et qu’il ne s’agit malheureusement pas d’un cas isolé. Pour l’ensemble des services de garde subventionnés du Québec, la coupure s’élève à 74 millions de dollars cette année, en plus des 120 à 130 millions de dollars qui seront coupés, l’année prochaine.
« Chez nous à Châteauguay, alors que nous accueillons 60 enfants de notre communauté, le gouvernement nous a récupéré une somme de 6500$ l’année dernière, puis de 28 000$ cette année» dénonce la directrice générale du CPE Les Lutins. « Pour l’an prochain, il a en plus annoncé une coupure supplémentaire de plus de 120 millions pour le Québec! Je ne sais pas du tout où il croit que nous pourrons trouver cet argent, et je m’insurge contre cette mesure d’austérité qui met le réseau complet des CPE en grand péril! » poursuit-elle.
Quant à la directrice du Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie (RCPEM), madame Claudette Pitre-Robin, elle n’hésite pas à questionner : « Serait-on en droit d’exiger de nos élus qu’ils comprennent l’impact réel des coupures, plutôt que de les aligner froidement sur des colonnes de chiffres? Il semble que personne au gouvernement ne voit que dans les CPE, il n’y a rien à couper : il n’y a ni bonus salarial, ni surplus budgétaire, ni bureaucratie. Plus des trois quarts du budget total sont consacrés au salaire des éducatrices, une masse salariale normée, qui respecte l’ancienneté et la formation; le reste n’est que du soutien et du service direct aux familles et aux jeunes enfants. ».
Si les jeunes familles sont les premières victimes des coupures du gouvernement Couillard, le Québec risque bientôt de faire face aux répercussions sociales de cette orientation et tous les efforts investis collectivement en prévention pourraient se solder un cuisant échec social.

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Échos Montréal

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